American Elsewhere par Robert Jackson Bennett

American Elsewhere par Robert Jackson Bennett

Editions Albin Michel

Collection Albin Michel Imaginaire

Ebook

Paru le 26 septembre 2018

Quatrième de couv’ :

Veillée par une lune rose, Wink, au Nouveau-Mexique, est une petite ville idéale. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Après deux ans d’errance, Mona Bright, ex-flic, vient d’y hériter de la maison de sa mère, qui s’est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s’attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons, aux habitants qui semblent encore vivre dans l’utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et de son enquête sur le passé de sa mère et les circonstances de sa mort (fuyez le naturel…), Mona doit se rendre à l’évidence : une menace plane sur Wink et ses étranges habitants. Sera-t-elle vraiment de taille à affronter les forces occultes à l’oeuvre dans ce lieu hors d’Amérique ?

Mon avis :

On peut dire qu’Albin Michel a fait un sacré tollé dans la blogo SFFF en annonçant une collection spécialisée dans l’imaginaire avec la sortie de 3 livres pour cette rentrée et ils font un gros carton partout. J’avais lu plein plein de chroniques plus dithyrambiques les unes que les autres qui donnaient très envie et j’ai eu l’agréable surprise de me voir proposer American Elsewhere en SP par une Eva fort sympathique, merci à toi ^^

  • Une petite ville mystérieusement bizarre :

Bienvenu à Wink, petite ville reculée où tout le monde se connaît, tout est propre, bien rangé, hyper lisse, pas un brin d’herbe qui dépasse. Un bon havre de paix pour petite famille à la Desesperate Housewife sans femme désespérée car tout transpire le bonheur et la vie bien réglée et tranquille…en apparence. Des choses grouilles dans les ombres, la nuit il n’est pas conseillé de sortir et il y a même des zones interdites, il est de même très étrange de voir débarquer quelqu’un d’étranger dans cette ville, autant dire que l’arrivée de Mona provoque un petit séisme de nouveauté et d’inquiétude chez les autochtones. Wink est également surplombée d’une superbe lune…rouge-rose et des éclairs parcourent le ciel toutes les nuits sans bruit…Une ville construite autour d’un mystérieux laboratoire gouvernemental aux recherches secrètes, les scientifiques ont-ils découvert quelque chose ?

  • Une héroïne froide et quelques personnages énigmatiques :

On fait connaissance de Mona, 37 ans, en train d’enterrer son père un peu à l’arrache et sans grande émotion. Elle n’avait pas beaucoup de contact avec lui et se trouve seule à la cérémonie à part le fossoyeur c’est dire si le bonhomme n’était pas très apprécié…Mona n’a qu’une hâte, récupérer la Dodge Charger 1969 rouge de son père qu’il ne lui a jamais permis de toucher de son vivant et elle aura la surprise d’apprendre qu’elle a également hérité d’une maison à Wink…de sa mère…petit choc à encaisser, sa mère s’est suicidée lorsque Mona avait 7 ans et n’avait jamais évoqué cette ville ni cette possession, il lui reste 11 jours pour toucher cet héritage avant expiration du lègue, Mona fonce donc sur les traces de cette mère qu’elle ne connait pas. Trouver Wink va se révéler ardu, la ville n’est pas référencée par les administrations gouvernementales, Mona va se repérer grâce à des papiers portant le nom de sa mère provenant du laboratoire Coburn installé près de la Mesa Abertura. Elle arrive lors d’un enterrement et prend rapidement possession de la maison de sa mère. Personne ne se souvient de Laura Alvarez et personne ne parle du laboratoire, l’enquête est épineuse. En se baladant dans le parc principal de la ville, Mona tombe sur un monument aux morts en hommage aux victimes de la tempêtes qui frappé la ville le 1è juillet 1983…le jour où sa mère s’est suicidée, coïncidence ? Mona sera également victime d’hallucinations auditives et visuelles en plus de recevoir un appel anonyme lui sommant de quitter Wink. Ambiance.

En parallèle, on suit le boss du Roadhouse, Bolan. Rien ne nous est caché sur ses activités, il est celui qui a fait exécuté Mr Weringer, il écoule massivement de l’héroïne, fait travailler des prostituées dans sa boite et se débarrasse des gêneurs avec sa fine équipe de bras cassés pas très futés quoi que Zimmermann sort bien du lot comme exécutant. Bolan n’est certainement pas le cerveau des opérations, un étrange homme lui a fourni un télétranscripteur qui marche d’une façon particulière pour donner les ordres et directives. Il se fait des millions mais il a de plus en plus de mal à continuer car il comprend qu’un truc ne tourne pas rond à Wink.

« Ne pas mordre la main qui le nourrit se révèle de plus en plus difficile, ces derniers temps. »

On rencontre deux personnages qui auront le plus d’interactions avec Mona, Mme Benjamin qui travaille au tribunal mais qui régente également la vie à Wink et Mr Parson qui tient le motel où descend Mona à son arrivée. Ce dernier va finir par demander à Mona d’utiliser ses connaissances de flic, même si elle a raccroché, pour trouver qui a assassiné son ami Mr Weringer ainsi que la deuxième victime.

Pour l’heure, l’impensable a eu lieu : l’un d’eux est mort. Non, pire que ça : il a été assassiné. Comment une telle chose a t-elle pu arriver ? Est-ce que la mer clapote dans le ciel ? Est-ce que les planètes se percutent ? Est-ce qu’on peut tenir les étoiles dans la paume de sa main ? Non, non.

On aura également la transcription de plusieurs enregistrements entre 1973 et 1983 des scientifiques du laboratoire Coburn. Peu à peu ils vont faire part d’étranges faits et il y aura une belle perte de pédale rapporté par ceux qui parlent au Délégué du Personnel.

  • Une lectrice…ennuyée :

Comme le disait le titre du précédent paragraphe, j’ai trouvé Mona très froide même si sa vie plutôt traumatique explique beaucoup de choses et la fin du livre rattrape pas mal cette opinion quand elle prend la bonne décision même si ça revient à s’arracher le coeur elle-même. J’ai eu du mal avec les personnages de Wink qui ne sont pas du tout creusé j’ai trouvé mais…il n’y a rien à creuser en fait….vu qu’ils sont….et je ne peux rien dire ce serait vous spoiler gravement. Donc, je rebondis sur l’interrogation du toutou qui tatillonne, « qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? » bonne question…et grosse illumination mais je vais perdre tout mon lectorat masculin et passer en sus pour une grosse psychopathe…allons-y gaiement ^^

J’ai peu lu de Lovecraft car il m’ennuie beaucoup et ne me fait pas flipper une seconde, c’est exactement ce qui ce passe ici, beaucoup de blogueurs parlent d’une ambiance lovecraftienne et c’est tout à fait exact mais c’est très lent….trop lent….il y a beaucoup de bla-bla entre 2 petites choses curieuses qui se passent, la tension a largement le temps de retomber, pour moi en tout cas. Dans le genre fantastique horrifique, mon maître par excellence est Graham Masterton, je l’ai découvert dans Walhalla où il éclate la couille droite de son héros à coup de masse, l’histoire d’amour envers cet auteur a débuté immédiatement, coup de foudre (oui oui les mecs vous avez bien lu ^^) mais surtout l’ambiance est dans chaque mot ou presque, tout est fait pour rendre le récit prenant et être dans l’expectative. Mon deuxième maître c’est Sire Cédric (oui je sais il a inversé l’ordre mais pour moi ce sera toujours Sire Cé), je l’avais déjà lu dans Angemort et L’enfant des cimetières ainsi que des nouvelles chez feu l’Oxymore mais c’est dans De fièvre et de sang, quand on se trouve dans la tête de la future victime, pendue par les pieds au-dessus d’un saut attendant impuissante que le tueur vienne lui trancher la gorge pour qu’elle se vide de son sang….être aux premières loges pour goûter sa terreur c’était extra…..bref….

Je suis la première déçue d’être déçue mais c’est ainsi et j’espère que mon petit texte explicatif ne vous aura pas effrayer, promis je suis une vraie gentille ^^

En bref, je vois bien les qualités d’American Elsewhere, mais la psychopathe bourrine que je suis n’en a pas assez (avis très personnel). Pour autant, je conseille tout de même la lecture pour ceux qui aiment les romans d’ambiance un peu glauque posée par touches délicates, tout en douceur, qui ne sont pas fan d’effusion de sang et qui ont une affinité avec Lovecraft et consorts.

D’autres avis chez : Le chien critiqueHerbefolCelindanaeL’épaule d’OrionApophisL’Ours inculte.

Bonne lecture !