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Mon année en tant que lectrice Charleston arrive à son terme. Et j’ai quelques difficultés à me dire que l’aventure se termine. Surtout lorsque l’une de mes dernières lectures est un gigamega coup de coeur. Forcément, je suis nostalgique, car j’ai aimé découvrir avant tout le monde les romans Charleston. C’était un privilège incroyable et inoubliable.
En 1988, Andrew Lloyd Webber triomphe à New-York avec Le Fantôme de l’Opéra, tandis que Tess, ex-danseuse souffrant d’agoraphobie depuis un incendie meurtrier auquel elle a réchappé deux ans plus tôt, vit recluse dans un quartier de Brooklyn.
Lorsque Peter Halsey monte une nouvelle compagnie, à deux pas du Majestés Theater, Tess se dit que c’est un signe du destin et qu’il est temps pour elle de surmonter ses angoisses. Seulement, elle n’avait pas prévu de se reconvertir en danseuse de cabaret burlesque…
« Baby Jane à Broadway » a immédiatement su attirer mon attention. Il faut dire que dès que l’on me parle de Broadway, de Liza Minelli, du Moulin Rouge, de Andrey Lloyd Webber et de comédies musicales, je suis aux anges. Je voue une véritable passion pour ce style de théâtre et je ne manque aucune production du théâtre Mogador. J’ai d’ailleurs pu y voir Cats, spectacle d’Andrew Lloyd Webber, dont il est fait plusieurs fois références dans le roman.
Sans aucun doute, ce roman était fait pour moi. Cela a été le coup de coeur puis le coup de foudre.
Après un accident tragique ayant entraîné un grave traumatisme, Tess n’ose plus sortir de chez elle. Cela fait maintenant deux ans qu’elle s’est enfermée dans un quotidien où ses journées sont programmées à la minute près et où ses pas sont comptés. Ses habitudes sont devenues des TOC derrière lesquels Tess se retranche afin de garder le contrôle sur sa vie. Mais un matin, Tess trouve à ses pieds une annonce pour des auditions de danseuses de cabaret burlesque. Pour Tess, ces auditions représentent sa dernière chance pour sortir de son carcan.
Tess est une héroïne à laquelle je me suis attachée très vite. Dans un premier temps, on la découvre en tant que maman au travers des yeux de sa fille Charlotte avec qui les relations ont toujours été tendues. Et il m’a paru évident que Tess cachait une histoire extraordinaire qui avait fasciné sa personnalité. Dans un second temps, on la découvre en tant que femme mariée agoraphobe qui s’épanouit dans sa carrière de danseuse de cabaret. C’est Tess qui raconte son histoire et l’immersion est totale. J’ai vibré au rythme des pieds de Tess.
Sans submerger le lecteur, le roman est incroyablement riche en détail, en descriptions qui permettent de plonger au coeur de Broadway. Ahava Soraruff a disséminé tout au long du récit des références à l’univers des comédies musicales. J’ai adoré voir ses références, les comprendre ou tout simplement apprendre.Toutefois sous couvert de légèreté, l’auteure sublime son histoire en abordant des sujets difficiles et originaux. C’est bien la première fois que je croise une danseuse de cabaret agoraphobe souffrant de TOC, juive hassidique qui parle à ses pieds.
« Baby Jane à Broadway » est le premier roman de Ahava Soraruff ce qui me paraît incroyable, car je n’ai trouvé aucun défaut au récit.
L’auteure maîtrise son sujet et ses personnages de bout en bout. J’ai dévoré les pages du roman sans m’en apercevoir allant même jusqu’à verser une larme en toute fin.