Des couleurs chatoyantes, des odeurs de bougainvillées, d'épices et de lavande, une faune fascinante, une flore dangereuse... Tout y est ! Kate McAlistair a l'art de créer des sensations avec des mots ! Mots qu'elle maîtrise à la perfection d'ailleurs ; j'ai pris un réel plaisir à lire ses phrases, son style fluide, agréable, simple mais ponctué de tournures plus poétiques, au détour de la description d'un paysage enchanteur, d'une émotion nouvelle.
L'intrigue en elle-même est très prenante: l'héroïne, Jezebel, a une histoire douloureuse et un caractère fort. Je l'ai suivie avec plaisir et émotion ; elle m'a fait penser tantôt à la Rose de Titanic, tantôt à l' Angélique d'Anne et Serge Golon, d'autres fois à Jeanne d' Une vie de Maupassant. Personnage riche et complexe donc, toujours partagé entre sa candeur et ses intuitions, sa rage et sa résignation, ses amours et ses haines. Ce roman, ce sont des montagnes russes, on ne s'y ennuie jamais : quand tout est calme, la catastrophe surgit de nulle part et, au cœur de la tempête, la normalité reprend brutalement ses droits, ce qui n'est d'ailleurs pas forcément bon signe.
Jan, Olga et Charu participent à l'entretien de ce rythme effréné, auquel le lecteur ne s'habitue jamais vraiment, tour à tour désespéré, choqué ou soulagé, mais toujours avide de connaître la suite.
A cela s'ajoute un travail titanesque de l'auteur qui saupoudre son récit d'une myriade de détails historiques, géographiques, linguistiques et sociologiques jamais lourds. Au contraire, pour moi, toutes ces informations enrichissent le voile de mystère et de folklore qui nappe les Indes depuis ma découverte de ce roman.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré déambuler dans ces 688 pages. J'y ai trouvé un style riche, une histoire palpitante, des personnages troublants et un nouveau rêve : un voyage en Inde ! Merci Madame McAlistair et merci aux Editions de l'Archipel !
Priscilla (@Priss0904)
Résumé du roman : http://www.editionsarchipel.com/livre/la-vallee-du-lotus-rose/
Une de mes citations coup de cœur :" La nuit indienne était merveilleusement différente. l'air avait une pureté originelle qui autorisait le regard à porter loin, très haut vers l'infini, vers ces milliards d'étoiles qui formaient une poussière luminescente. Face à un tel miracle, il était facile de redevenir un enfant et de croire qu'un immense géant avait jeté en l'air, le temps d'une nuit de la Saint-Sylvestre, des poignées de confettis lumineux qui créaient dans ce velours noir des amas de lumière, des lustres et des chandelles, et des myriades de dessins étranges qui portaient des noms de dieux grecs " (p. 428)