Abdellatif Laâbi.
Hier soir, mercredi 3 octobre, les Midis de la poésie se déplaçaient à la Villa Empain où la Fondation Boghossian inaugurait son tout nouveau salon littéraire, consacré aux littératures arabes. En invité de Soraya Amrani (La Charge du Rhinocéros), le poète Abdellatif Laâbi, né à Fès (Maroc) en 1942 mais résidant en France depuis 1985. Une excellente soirée, lumineuse, qui n'avait rien de redondant par rapport à sa précédente venue à Bruxelles il y a un an (lire ici). Une conversation riche avec un poète délicat et ironique, ponctuée de lecture de poèmes.
"J'atteste qu'il n'y a d'Etre humain
que Celui dont le cœur tremble d'amour
pour tous ses frères en humanité
Celui qui désire ardemment
plus pour eux que pour lui-même
liberté, paix, dignité
Celui qui considère que la Vie
est en encore plus sacrée
que ses croyances et ses divinités…"
Abdellatif Lâabi
Extraits de la soirée.
"Je suis un migrant professionnel."
"Le désespoir ne sert à rien, il est stérile."
"Les religions sont en train de nous dévorer de l'intérieur."
"La poésie ne s'entend pas beaucoup avec la lâcheté."
"J'utilise la dérision pour exorciser le drame de la tragédie."
"Le français est une langue machiste".