The Dreaming est le premier titre issu de The Sandman Universe à être publié. Si Spurrier et Bilquis Evely sont en charge de ce titre qui, sur papier, ressemble à la suite de la série culte Sandman de Neil Gaiman.
Une faille est apparue dans le ciel du Royaume des Rêves et son roi a disparu. Alors que tout le monde le cherche pour qu'il puisse intervenir, un narrateur Lucien et le corbeau Matthew suivent de près Dora, une jeune fille qui a été accueillie dans le royaume mais qui cause déjà des soucis. C'est encore pire lorsqu'elle décide d'aller visiter d'autres régions.
Nous pouvions avoir deux craintes en entamant la lecture de ses séries liées à l'univers de Neil Gaiman : celle que les nouveaux auteurs et autrices s'approprient trop les séries et que nous perdions le charme qui a fait de Sandman ce qu'il est, et celle qu'au contraire, les auteurs et autrices soient étouffer par l'aura de la licence les forçant presque à singer Gaiman plutôt que de raconter leur histoire à leur manière. En y réfléchissant, je trouve cela assez drôle de se poser la question sur un titre comme Sandman alors que nous ne la posons pas sur Superman ou Captain America, pourtant les scénaristes de comics savent s'adapter aux contraintes éditoriales et conserver le ton d'un éditeur tout en conservant leur spécificité.
En tout cas, c'est le cas pour Si Spurrier qui raconte une histoire qu'il a clairement apporté mais il le fait à la "façon Sandman". C'est tellement bien fait que ça en est déroutant en début d'épisode, cela donne une sensation de lire la suite de Sandman et que, si comme moi, vous l'avez lu il y a des années de ça ou si vous découvrez l'univers avec cette série, vous avez l'impression d'être perdus. Finalement, il n'en est rien puisque Spurrier expose l'univers au fur et à mesure mais en créant un contexte dynamique qui donne l'impression que l'intrigue se déroule alors que, finalement, elle semble seulement commencer à la fin du numéro.
De manière plus générale, l'histoire est franchement fun. Ce n'est pas la plus simple des lectures parce que Spurrier conserve l'onirisme de la série originale et qu'il s'amuse aussi avec Lucien, à la fois narrateur et acteur de l'histoire. En plus, il y a pas mal de personnages qui interviennent - alors que finalement le casting est assez restreint - pouvant parasiter la compréhension.
Si l'histoire est plutôt sympathique à lire, les dessins sont à eux seuls un véritable argument de vente. Bilquis Evely est une artiste vraiment douée. Son trait est très agréable et j'adore la manière qu'elle a de dessiner les visages. Elle a aussi une manière de mettre en page des choses denses mais sans que cela soit brouillon.