Chip Zdarsky conclut son run sur l'homme-araignée. Et afin de terminer sur une note encore plus personnelle, il se charge également des dessins et des couleurs, en plus du scénario de cet épisode de Peter Parker: The Spectacular Spider-Man.
Devant une caméra, des citoyens new-yorkais se succèdent les uns après les autres pour répondre à cette simple question : "Que pensez-vous de Spider-Man ?" Certains le jugent, d'autres ont une anecdote hilarante, ou un souvenir ému. Évidemment, des lecteurs du Daily Bugle le considèrent comme une menace. Et quelques personnages qui l'ont croisé plusieurs fois au cours de leur vie nous le font découvrir sur un jour encore plus touchant...
Pour conclure son run, Chip Zdarsky synthétise ce qui en aura été sa ligne directrice : mêler de manière incroyablement fluide humour et émotion. À travers les descriptifs des interactions quotidiennes de Spider-Man avec les habitants de la Grosse Pomme, vous passerez du sourire à la tristesse en l'espace d'une page. C'est une décharge émotionnelle d'une rare intensité que nous offre l'artiste canadien.
Lors des débuts de la série, j'étais un peu circonspect. Zdasrky présentait un Spider-Man en adulte célibataire insouciant, qu'on aurait cru sorti de la faculté, ce qui était légèrement incohérent par rapport au travail parallèle de Dan Slott sur The Amazing Spider-Man. Même les blagues du héros semblaient un peu lourdes, au point de me faire ressentir en tant que lecteur l'agacement des autres personnages face à la volubilité de Spidey. J'avais le sentiment que son but était de ramener notre héros au statu-quo du début des années 80. Mais au fur et à mesure des numéros, en allant chercher des éléments de l'univers du tisseur laissés pour compte depuis quelques années, tels Teresa Parker, le scénariste a su distiller des moments touchants entre deux saillies humoristiques. Malgré des intrigues parfois tarabiscotées, mêlant espionnage, invasion extra-terrestre et voyages temporels.
Toutefois, j'ai été étonné de l'absence d'un personnage dans ce dernier numéro. En effet, pas une trace de J. Jonah Jameson, devenu récemment un soutien pour Spider-Man et un élément moteur du récit, puisqu'il lui arrivait aussi bien de commettre des erreurs avec de bonnes intentions, que de ramener parfois notre héros vers son idéal bienveillant. Sans lire forcèment tout le run, je vous invite grandement à lire l' Annual de la série, illustré par Mike Allred, dont le final vous aidera à remettre en perspective l'attitude générale de Jameson face à Peter Parker depuis les débuts de ses exploits super-héroïques.
A l'arrivée, ce run restera dans ma mémoire comme inconstant d'un point de vue continuité, mais très riche émotionnellement, avec le plus beau J.J.Jameson que j'ai pu lire.