Je sors de cette lecture, chamboulée. J'ai retardé le plus longtemps possible l'instant de la dernière page, celle de l'abandon. J'ai tout tout tout tout aimé dans cette intrigue, touchante, émouvante, juste. Gaelle Josse a écrit Une longue impatience avec beaucoup d'intelligence et le cœur tout simplement. Alors forcément, c'est beau !
C'est l'histoire d'une femme qui attend le retour d'un homme, c'est l'histoire d'un homme qui a attendu une femme toute sa vie.
Une longue impatience trace l'attente de la bretonne Anne Quémeneur veuve Le Floch, en quête de Louis, son fils fugueur de 16 ans, en fuite d'un trop plein de peine(s) au sortir de la seconde guerre mondiale qui a éprouvé autant les âmes que les corps.
De ce récit, Gaëlle Josse dessine une femme courage, qui sert les dents et les poings, fait preuve de ténacité et de sensibilité, une femme simple et désirable qui raconte son temps (les années 50, l'occupation allemande, le monde des pêcheurs et des pécheurs, un veuvage prématuré, deux mariages d'amour, trois enfants désirés -Louis, Gabriel et Jeanne- et aussi la brutalité). Des messages qu'adresse Anne à Louis, Gaëlle Josse en tisse des moments intimes de grande beauté avec en toile de fond : le don avant tout : celui de l'amour, de la cuisine sublimée, celui des souvenirs et des regrets aussi !
La plume de Gaelle Josse resplendit parce qu'elle s'est abandonnée : une écriture sincère, celle du cœur, qui dit les choses sans ménagement et avec dignité, avec un rythme poétique et une musicalité singulière. Les personnages sont décrits sans ménagement mais avec une étude bienveillante. Il n'y a ni méchant ni gentil, juste des humains en mal de communication, que les quotidiens du pendant et de l'après guerre ont durcis.
L'époque est parfaitement décrite : on sent les embruns, les manques, l'époque révolue où un gâteau était un bien rare, la France des vêtements distingués ou rapiécés, des classes sociales marquées, celle de Paris et du reste du pays.
Une longue impatience est le retour d'une femme sur sa vie, une humanité parmi d'autres, dont l'universalité a atteint mon être... direct ! Éblouissant.
page 20 (une citation qui résume toute la difficulté de la belle-parentalité : il faut beaucoup d'amour, de confiance en soi et en l'autre, de l'humilité aussi... pour accepter sa chère moitié dans sa globalité)
Depuis la naissance des petits, Étienne ne supporte plus mon fils, le témoin encombrant d'une autre vie, le rappel permanent que j'ai été possédée par un autre homme, et tout cela est ineffaçable. Louis est celui qui l'empêche de croire en une vie faite de notre seule histoire, sans peines et sans passé.
page 117 Dans la grande maison, personne ne peut deviner que je me sens encore comme une invitée, toujours en alerte dans l'effort de faire semblant d'y vivre. Étienne demeure ici depuis sa naissance, il a imprimé sa présence dans chaque pièce,..., et les enfants font de même, avec des jouets ici et là, un cahier d'école, et leur vie sourd dans toute la maison dont j'ai épousé l'histoire sans y apporter la mienne.
Editions Notabilia
de la même auteure : Un été à quatre mains Le dernier gardien d'Ellis Island
C'est l'histoire d'une femme qui attend le retour d'un homme, c'est l'histoire d'un homme qui a attendu une femme toute sa vie.
Une longue impatience trace l'attente de la bretonne Anne Quémeneur veuve Le Floch, en quête de Louis, son fils fugueur de 16 ans, en fuite d'un trop plein de peine(s) au sortir de la seconde guerre mondiale qui a éprouvé autant les âmes que les corps.
De ce récit, Gaëlle Josse dessine une femme courage, qui sert les dents et les poings, fait preuve de ténacité et de sensibilité, une femme simple et désirable qui raconte son temps (les années 50, l'occupation allemande, le monde des pêcheurs et des pécheurs, un veuvage prématuré, deux mariages d'amour, trois enfants désirés -Louis, Gabriel et Jeanne- et aussi la brutalité). Des messages qu'adresse Anne à Louis, Gaëlle Josse en tisse des moments intimes de grande beauté avec en toile de fond : le don avant tout : celui de l'amour, de la cuisine sublimée, celui des souvenirs et des regrets aussi !
La plume de Gaelle Josse resplendit parce qu'elle s'est abandonnée : une écriture sincère, celle du cœur, qui dit les choses sans ménagement et avec dignité, avec un rythme poétique et une musicalité singulière. Les personnages sont décrits sans ménagement mais avec une étude bienveillante. Il n'y a ni méchant ni gentil, juste des humains en mal de communication, que les quotidiens du pendant et de l'après guerre ont durcis.
L'époque est parfaitement décrite : on sent les embruns, les manques, l'époque révolue où un gâteau était un bien rare, la France des vêtements distingués ou rapiécés, des classes sociales marquées, celle de Paris et du reste du pays.
Une longue impatience est le retour d'une femme sur sa vie, une humanité parmi d'autres, dont l'universalité a atteint mon être... direct ! Éblouissant.
page 20 (une citation qui résume toute la difficulté de la belle-parentalité : il faut beaucoup d'amour, de confiance en soi et en l'autre, de l'humilité aussi... pour accepter sa chère moitié dans sa globalité)
Depuis la naissance des petits, Étienne ne supporte plus mon fils, le témoin encombrant d'une autre vie, le rappel permanent que j'ai été possédée par un autre homme, et tout cela est ineffaçable. Louis est celui qui l'empêche de croire en une vie faite de notre seule histoire, sans peines et sans passé.
page 117 Dans la grande maison, personne ne peut deviner que je me sens encore comme une invitée, toujours en alerte dans l'effort de faire semblant d'y vivre. Étienne demeure ici depuis sa naissance, il a imprimé sa présence dans chaque pièce,..., et les enfants font de même, avec des jouets ici et là, un cahier d'école, et leur vie sourd dans toute la maison dont j'ai épousé l'histoire sans y apporter la mienne.
Editions Notabilia
de la même auteure : Un été à quatre mains Le dernier gardien d'Ellis Island