Si vos pas vous mènent place des Vosges à Paris, sachez que de nombreux écrivains y déposèrent leurs valises : Georges Simenon et Alphonse Daudet au 21, Bossuet au 17, Théophile Gautier au 8 mais c’est au numéro 6 que vous ferez une halte pour visiter la maison de Victor Hugo.
C’est le 25 octobre 1832 que Victor Hugo emménage place des Vosges avec sa femme et ses quatre enfants, dans un bel appartement de 280 mètres carrés, situé au second étage de l’hôtel de Rohan-Guéménée, les fenêtres donnant sur la place. « L’écrivain a onze personnes à charge sans compter sa nouvelle maitresse, Juliette Drouet, qu’il installe à deux pas. Et un perroquet. C’est ici qu’il écrira une bonne partie des Misérables ou le début de La Légende des siècles. »
« En 1847, en visite, Charles Dickens évoque un endroit « absolument extraordinaire, tenant du magasin d’antiquités ou d’accessoires d’un vieux théâtre vaste et sombre. » Et c’est effectivement l’impression qu’on en retire quand on visite les lieux : les pièces hautes de plafonds débordent de tableaux, sculptures (un buste de l’écrivain, en bronze, réalisé par Rodin par exemple), de la vaisselle, des meubles très travaillés…
Mais c’est la pièce du fond qui retient le plus l’attention, ici on a reconstitué à l’identique, la chambre où est mort l’écrivain, le 22 mai 1885. Reconstitué, car en fait, Hugo est décédé à une autre adresse, avenue d’Eylau où il habita de 1878 à 1885. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la petite taille du lit. Un si grand homme dans un si petit plumard… ! En vérité, je vous le dis, on est peu de choses.
Hugo a beaucoup déménagé, que ce soit de son plein gré, ou contraint à l’exil pour des raisons politiques (Bruxelles, Jersey (1852-1855), Guernesey à Hauteville House (1855-1870), en tout cas, la Place des Vosges aura été le lieu de son plus long séjour (1832-1848).
A noter qu’une majorité de caricatures datent de l’époque ou Hugo ne portait pas encore la barbe et ça surprend car c’est très éloigné de l’iconographie habituelle…