Hiver 1917. Le papa de Rosalie est à la guerre. Sa maman est à l'usine. Et Rosalie est au fond de la classe. Trop petite pour être élève, elle se blottit contre les manteaux des autres enfants et se forge sa mission.
Sur son cahier, elle dessine. C'est pour mieux tromper l'ennemi. Car Rosalie peaufine son plan.
Rosalie a cinq ans et demi, mais ce n'est déjà plus une petite fille. Elle sait mais elle doit avoir le coeur net. Transformer ce qu'elle ressent, ce qu'elle pressent en certitude.Que seuls les mots pourraient lui apporter.
Les mots écrits. Car ceux que sa mère prononce, lus semble-t-il sur les courriers qui proviennent du Front, ne peuvent pas être vrais.
Son anniversaire passe, sous la neige. Instant éphémère de joie, aussitôt effacé par une enveloppe bleue, que Rosalie se met en tête de chercher... et de lire.
Quel bel album, carré et au petit format intimiste. Des couleurs grises, boueuses, sales, parmi lesquelles émargent le roux de Rosalie, comme une étincelle de vie. Rosalie sait ce qu'elle veut et se donne les moyens de l'obtenir. Et elle sait sur qui elle peut compter.
Le texte est beau, métaphorique, poétique, dur.
Une nuit, un petit garçon s'éveille. La lune luit et il est attiré par cette lumière. La Lune est là, dans le ciel, mais aussi dans l'eau sur le trottoir mouillé. Il aimerait bien la toucher, l'attraper. l a bien essayé, une nuit, dans un bol d'eau, mais la Lune a réussi à s'échapper... D'aillerus, parfois elle apparaît ronde ou en croissant.
Quelqu'un lui explique alors sa danse, sa position dans l'espace par rapport à la Terre et au Soleil, pourquoi elle n'apparaît pas toujours pareille, pourquoi elle est si petite à cause de la distance et que des hommes ont réussi à marcher à sa surface...
Les beaux dessins de Chen Jiang Hong sur papier de riz apportent beaucoup de douceur à cette histoire qui oscille entre données scientifiques et expressions.
ROMAN JEUNESSELe Buveur d'Encre - Tome 10 - La buveuse d'encre de Chine. Texte d'Eric SANVOISIN et illustrations d'Olivier LATYK. Editions Nathan, collection "premiers romans", janvier 2018
Draculivre est un vampire un peu particulier. Il ne se nourrit pas de sang humain, mais du sang des livres, leur encre donc.Avec lui habite son neveu Odilon, et son amoureuse Carmilla.
Un beau jour, la factrice apporte à Draculivre, une lettre provenant de Chine: il est invité à l'anniversaire d'un vieil ami...
La suite dans mon article, demain!
ROMAN ADO"Développer" son sens critique, telle est l'ambition de cette collection. Dans cette histoire, inspirée par le vrai parcours de vie des personnages, Philippe Milbergue nous emmène à la rencontre de Stelian et de sa fille Lula.
Ils sont originaires des Carpates, du côté de la Roumanie. Lui était cuisinier, et c'est ainsi qu'il a Rémy, venu dans son payys.
Ils sont arrivés en France il y a peu, habitent chez Rémy. Et si Lulia est de plus en plus à l'aise avec la langue et les gens, ce n'est pas le cas de son père.
Pourtant, un jour, il assiste au cours de cuisine donné à l'école. Il est le seul papa au milieu de nombreuses mamans. Heureusement, la maîtresse a la bonne humeur communicative. Il réussit si bien ce premier cours, qu'elle lui demande un jour de lui préparer un repas pour des amis. Lui vient l'idée d'être traiteur. Mais pour ce faire, il faut des papiers. Rémy se charge des papiers administratifs.
L'année passe, Lulia va chez des amis, qui viennent aussi chez elle. Stelian se débrouille de mieux en mieux. Au fil des cours et des rencontres, il détricote les idées reçues et les amalgames sur la Roumanie. Pour le dernier cours de l'année, tout en confectionnant le dessert le plus typique, mais le plus compliqué de son pays, il raconte une légende... et qui donne son titre à ce roman.
J'ai adoré ce roman, sa couverture, cette histoire pleine d'humanité, d'altruisme, et d'ouverture.
ROMANUne Chinoise et Shangaienne en a assez que le "Made in China" soit synonyme de bas de gamme, contrefaçon, vite fait mal fait. Elle veut le faire rimer avec luxe, modernité et savoirs ancestraux. Et par là, faire une leçon à ces Occidentaux qui se croient supérieurs et tout permis, notamment les Français. Pour cela, elle a largement investi, parcouru son pays, déniché des artisans et monté sa marque. Maintenant, il faut la faire connaître. Et pour ce faire, elle a fait appel à une boîte de pub française, qui emploie aussi des Chinois. Mais des subsides, elle n'en a plus. Aussi, quand une Chinoise, et Shangaienne comme elle, bossant pour une marque de cognac, française donc, lui propose un partenariat, elle accepte.
Monde de la pub, société du digital média, Wechat à gogo, KOL et délais impossibles, pressions et différences culturelles sont au coeur de ce roman qui se dévore. Et que j'ai adoré!
Je vous en parle davantage dimanche!
BDLes Carnets de Cerise - Tome 4 - La déesse sans visage. Scénario de Joris CHAMBLAIN et desins d'Aurélie NEYRET. Editions Soleil, collection "Métamorphose", janvier 2016
Cerise est une jeune fille d'environ 12 ans. Elle est vive, attachante, et elle veut devenir romancière. Grâce à sa voisine et écrivaine, Annabelle Desjardins, elle a appris à observer les gens, à leur attacher des histoires, à écrire. En plus, Cerise adore les mystères, les enquêtes. Ce qui n'est pas toujours au goût de ses amies Line et Erica, mais grâce auxquelles toutes trois ont vécu de formidables aventures humaines. Mais une douleur sourde en Cerise... On en apprend un peu plus à chaque tome sur son histoire personnelle, sur qui lui manque, pourquoi les relations avec sa mère sont (un peu) tendues...
Dans celui-ci, elle part en vacances avec sa mère dans Le Manoir aux Cents Mystères. Elles ont à résoudre une énigme et arpentent pour cela le bâtiment, ancienne résidence d'artistes, dans tous les sens.
Cerise se lie d'amitié avec le fils d la propriétaire et découvre l'histoire du lieu, mais aussi que son ticket - et donc son énigme - ne sont pas du fait de ses parents. Cerise cherche alors à comprendre et cela la ramène à son amie Annabelle qui leur a offert ce séjour à sa mère et elle. Secrets, révélations, amitié, amour, tristesse sont à nouveau au coeur dette histoire, dont j'aime les dessins, colorés, lumineux, et qui mélangent les genres.
Vivement que je lise le tome 5!
Théodore Atem rejoint une équipe de scientifiques installés en Suède et qui étudient les arbres, ou plutôt ce qui émane d'eux et qui leur permet de se protéger.
Le Professeur Frawley, fan des Doors, est persuadé qu'ils communiquent entre eux et qu'ils détiennent en eux, dans leur ADN, l'histoire de la Terre. Ils seraient notamment responsables de la disparition des dinosaures.
Pendant ce temps, les animaux agissent bizarrement. Leur peur de l'homme n'est plus...
Un grand bouleversement se prépare...
Une théorie terrifiante mais crédible, possible, une volonté propre et défensive de notre planète, auxquelles je suis sensible.
Le dessin me plaît mais les couleurs moins.
L'année dernière, je découvrais et vous présentais La petite mort(e), attirée par la couleur aubergine de sa couverture, sans savoir qu'il existait trois tomes mais que l'on pouvait lire indépendamment. Je remonte donc le temps pour lire l'enfance du grand-père de La petite mort(e), appelé à remplacé un jour son père dans le métier de Faucheuse (oui c'est un travail masculin!).
J'aime le trait, épais, l'humour noir et sarcastique, les références détournées (Hello Kittu; Porc-Kémon; le tuella; etc.), les questions existentielles, les travers de notre société mis en lumière, les expressions à double-tranchant, pour nous raconter la "naissance" et l'apprentissage de cet enfant pas comme les autres, mais qui est obligé d'aller à l'école avec les enfants humains (le privé, où vont les Anubis, Thanatos ou encore Kali, c'est trop cher!), qui a comme seul ami Ludovic, atteint de leucémie et qui aime Aude, qui ne le voit même pas.
Et il me reste encore deux tomes à découvrir :-)
2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?Six nouvelles composent ce recueil et explorent la notion de solitude.
J'ai lu la première qui nous parle d'enfermement, de folie.
J'ai hâte de poursuivre.
Osamu Tezuka est surnommé le "Dieu du manga" et est le papa d'Astro Boy pour ne citer que celui-ci. Dans ce manuel écrit en 1977, il revient sur l'histoire et le terme manga, ce qu'est le dessin manga et le fait que nous pouvons tous en dessiner.
Malgré le format du livre qui se présente comme un beau pavé, la lecture est fluide et interactive, puisque l'auteur y a glissé de nombreux dessins et petits jeux. Avec beaucoup d'humour, et de références, il explique à son lecteur comment dessiner, quelle curiosité doit avoir le mangaka pour le monde et les gens qui l'entoure, quel matériel il doit avoir, quelques réflexes ou idées techniques, notamment en cas d'erreur; comment exagérer les réactions pour un effet comique. Le manga se devant de ne pas être réaliste.
C'est vraiment très intéressant! Je continue ma lecture.
3/ Que vais-je lire ensuite?Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.