Le dernier titre du nouvel label de DC Comics, Jinxworld, est la suite de United States of Murder Inc. Il s'appelle United States vs Murder Inc. avec toujours Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming.

Je pense qu'en relançant la série qui a été publiée autrement sur Icon, le dernier label indépendant en date de Marvel Comics, chez un autre éditeur, Brian Michael Bendis s'est posé la question comment introduire son univers sans perdre de potentiels nouveaux lecteurs et lectrices. D'un autre côté, il a trouvé l'histoire idéale dans celle qu'il n'a jamais pu publiée dans United States of Murder Inc. Annual #1 finalement annulé, à savoir les origines de Jagger Rose, la fille bad-ass qui accompagnait le héros de la précédente série.

J'avoue, je n'étais pas certain que c'était bien d'elle dont il s'agit sur les premières pages de cette histoire jamais parue ou d'une autre, et puis cela s'est confirmé au fil de la lecture. J'ai reconnu le caractère de la jeune femme mais, aussi, les codes de la série précédente avant que Jagger n'arbore sa chevelure rose.

Le fait est que Bendis veut vraiment introduire l'univers - qui est une uchronie dans laquelle la mafia n'a jamais perdu leurs emprises sur les Etats-Unis devenant même les chefs à bord sans plus cacher - et de ce fait, le lecteur de l'ancienne série que je suis ne trouve pas forcément son compte puisqu'elle se terminait avec une situation des plus prometteuses. Cela n'empêche pas que le récit dans ces pages est passionnante à lire.

En plus, le travail de Michael Avon Oeming est assez dingue notamment sur les 5 premières pages avec une perspective dingue et vertigineuse. Comme d'habitude, sa narration est sans reproche et la colorisation de Taki Soma dénote complètement des productions actuelles. Le fait est que malgré les couleurs vives et les dessins très "cartoon" des artistes, la violence n'est pas masquée ou atténuée. Chaque moment sanglant ou choc de l'histoire de Bendis est très bien rendu en tant que tel. Les 3 auteurs et autrices n'ont pas l'intention de nous sortir une histoire aseptisée prenant ce concept à bras le corps.