Rivière tremblante – Andrée A. Michaud

Par Cpmonstre

Mimine est requinquée, le bouchon a sauté, les articles en attente arrive ! Youhou !

Alors là, mes petits chats, j'ai pas trop de bol en ce moment avec les partenariats du Picabo River Book Club. Deux fois, en l'espace d'un mois et demi, je tombe sur un livre qui ne m'a pas emballée. En espérant que le prochain me secouera le cocotier de meilleure façon (j'ai de grandes espérances sur ma dernière réception, hiiii), je vais vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... OULA excusez Charles, il a voulu faire coucou, je vais vous parler, disais-je, de ce thriller québécois que je n'appellerai pas thriller mais juste roman

Rivière tremblante

Août 1979. Michael, douze ans, disparaît dans les bois de Rivière-aux-Trembles sous les yeux de son amie Marnie Duchamp. Il semble avoir été avalé par la forêt. En dépit de recherches poussées, on ne retrouvera qu'une chaussure de sport boueuse. Trente ans plus tard, dans une ville voisine, la petite Billie Richard, qui s'apprête à fêter son neuvième anniversaire, ne rentre pas chez elle. Là encore, c'est comme si elle avait disparu de la surface de la terre. Pour son père comme pour Marnie, qui n'a jamais oublié le traumatisme de l'été 79, commence une descente dans les profondeurs du deuil impossible, de la culpabilité, de l'incompréhension. Ils ne savent pas qu'un autre drame va frapper le village de Rivière-aux-Trembles...

Ah la communication ! Ah les quatrièmes de couverture ! S'il y a une chose que j'essaie de ne pas faire avant de lire un roman, c'est de lire quoique se soit sur ce dit-roman, aussi bien critique que quatrième de couverture. Là, dans ce cas précis, mes yeux se sont posés légèrement sur le texte de résumé et mon cerveau a capté, comme tout pékin moyen : Thriller ! Thriller !

LOUPÉ.

Commençons par un truc : c'est admirablement bien écrit. Eh oui ma bonne dame ! Ça partait bien cette histoire ! On démarre par le récit d'une disparition d'enfant et des conséquences qui en découlent. Marnie, gosse d'une dizaine d'années, voit son meilleur ami disparaître dans les bois sans jamais qu'on ne le retrouve. La violence que la gamine va vivre par la suite, le regard des adultes sur elle, la culpabilité qu'on lui fait porter immédiatement pour avoir été la seule " survivante " à ce je-ne-sais-quoi, est merveilleusement retranscrite par les mots de Andrée A. Michaud.

Pareil pour l'histoire de Bill, 20 ans plus tard, dont la petite fille Billie disparaît à la sortie de l'école. Dès lors, nous rentrons dans le récit d'un deuil qui est représenté comme une maladie qui bouffe les entrailles, la culpabilité de rien avoir pu faire et cet état d'attente, on attend les réponses qui on le sent ne viendront sans doute jamais, empoisse les personnages devenus des corps déambulants sans vie, sans but.

La sensibilité de l'écriture couplé à la force d'évocation des émotions et le voyage dans la psyché de l'être humain en souffrance m'ont troué. Jusqu'à un certain point je dois le reconnaître car malheureusement niveau histoire, ça ne l'a pas fait.

Déjà parce que je m'attendais à un thriller.

Du coup, j'ai passé du temps à me demander quand est-ce que l'intrigue " policière " allait démarrer. Il y avait certainement, ÉVIDEMMENT, un lien entre l'affaire du petit Michael dans les années 80 et celle de la petite Billie. Ou que l'enfant disparu au présent, avait un rapport avec Michael. Ou avec Billie.

Non. Rien de tout ça.

Et c'est la déception, à l'image de ce petit chiot qui croit qu'il va pouvoir ouvrir cette espèce de curcubitacée alors qu'on nous savons, vous et moi, qu'il n'y arrivera pas et qu'il s'escrime dessus pour rien.

Je dois même dire que les personnages de Bill et Marnie ont fini par me lasser profondément, surtout en ayant des comportements assez haut dans la stupidité et très suspects face à des policiers les plus têtus et agressifs du monde, qui on ne sait pas trop pourquoi, ont décidé de les accuser d'avoir enlevé les gamins... Un père affligé par la perte de sa fille et une adulte qui enfant a perdu son meilleur ami... sérieux les gars vous n'aviez vraiment aucun autre suspect sous le coude ??

Un peu hermétique à la conclusion de l'auteure sur ces fameuses disparitions, la thématique un brin fantastique m'ayant fait lever mon petit sourcil, j'ai eu du mal à venir à bout du livre qui avait démarré sous les meilleurs auspices.

C'est balot mes bons amis quand même ! Ayant vraiment apprécié le style de l'auteur, je pense que j'aurais pu mieux accrocher au roman si dès le départ la communication du livre ne m'avait pas induite en erreur. Pas rancunière pour un sous pourtant, j'ai bien envie de lire son Bondrée, voir si les thématiques de Andrée A. Michaud m'atteindront plus cette fois-ci.

Merci les éditions Rivages pour l'envoi et Léa pour l'incroyable organisation. Vive le Picabo River Book Club !