Je poursuis avec la sélection d'automne des 68 premières fois, avec un premier roman au titre on ne peut plus accrocheur...
Libres pensées...
En 2012, le narrateur est sur le plateau de Questions pour un Champion, face à Julien Lepers, pour lequel il nourrit la plus grande sympathie, à trois adversaires, Renée-Thérèse, Jean-Michel et Caroline, et à un super champion, Michel. A ses côtés, nous revivons cette course semée d'embuches.
Einstein, le sexe et moi présente l'intérêt rare de pouvoir, à mon sens, ravir un très large public.
Quels sont donc les ingrédients pour cela ?
En premier lieu, le cadre est connu, de près ou de loin, du lectorat français : on entend immédiatement le grain de voix de Lepers, le buzzer, la petite musique du générique.
Ensuite, le roman est écrit à la manière d'un thriller, ou presque : l'issue n'est pas connue d'avance, on progresse laborieusement aux côtés du narrateur, conscient des obstacles qui vont se dresser entre la victoire et lui, et de l'affrontement inéluctable avec des stratèges à sang froid, à savoir, les autres participants, tous visiblement plus chevronnés, et, partant, redoutables.
Comment, alors, s'assurer que l'on ne sombre pas dans un récit mécaniste, à la manière d'un Thilliez ou d'un autre maître du polar ? Grâce aux nombreuses digressions, ces moments où le narrateur se replie en lui-même, nous invite dans son intériorité, où il poursuit le dialogue qu'il entretient avec lui-même autour des événements et des pensées qui lui viennent. Le lecteur a alors la possibilité de l'approcher, de découvrir des bouts de son histoire, d'entrevoir le champ de ses connaissances. Le récit prend alors un tour beaucoup plus personnel au travers de cette introspection, de ce monologue intérieur.
Enfin, dernier ingrédient, et non des moindres, l'humour qui ponctue la prose vive et charmante de l'auteur. Sous l'oeil acéré du narrateur, les autres candidats deviennent des combattants épiques, capables de rouerie et de coups bas sans vergogne, tantôt à la peine et tantôt à la gloire, ils sont sans pitié, d'étranges alliances se nouent, on découvre les coulisses d'une compétition où l'on fait bonne figure, mais où l'on est prêt à tout pour gagner.
J'en ai assez dit ; filez-vous vous délecter de ce roman court mais intense, où l'on se gausse et l'on se félicite de vivre à une époque où une émission télévisée peut donner lieu à un roman savoureux.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Jean-Michel l'ingénieur aéronautique était triste comme la mort. Il a reniflé comme s'il avait perdu son nez et qu'il le cherchait partout avec sa bouche." (et oui, dans tout l'excellent livre d'Olivier Liron, c'est cet extrait-là que j'ai choisi. Ahah)
Note finale4/5(très cool)
Libres pensées...
En 2012, le narrateur est sur le plateau de Questions pour un Champion, face à Julien Lepers, pour lequel il nourrit la plus grande sympathie, à trois adversaires, Renée-Thérèse, Jean-Michel et Caroline, et à un super champion, Michel. A ses côtés, nous revivons cette course semée d'embuches.
Einstein, le sexe et moi présente l'intérêt rare de pouvoir, à mon sens, ravir un très large public.
Quels sont donc les ingrédients pour cela ?
En premier lieu, le cadre est connu, de près ou de loin, du lectorat français : on entend immédiatement le grain de voix de Lepers, le buzzer, la petite musique du générique.
Ensuite, le roman est écrit à la manière d'un thriller, ou presque : l'issue n'est pas connue d'avance, on progresse laborieusement aux côtés du narrateur, conscient des obstacles qui vont se dresser entre la victoire et lui, et de l'affrontement inéluctable avec des stratèges à sang froid, à savoir, les autres participants, tous visiblement plus chevronnés, et, partant, redoutables.
Comment, alors, s'assurer que l'on ne sombre pas dans un récit mécaniste, à la manière d'un Thilliez ou d'un autre maître du polar ? Grâce aux nombreuses digressions, ces moments où le narrateur se replie en lui-même, nous invite dans son intériorité, où il poursuit le dialogue qu'il entretient avec lui-même autour des événements et des pensées qui lui viennent. Le lecteur a alors la possibilité de l'approcher, de découvrir des bouts de son histoire, d'entrevoir le champ de ses connaissances. Le récit prend alors un tour beaucoup plus personnel au travers de cette introspection, de ce monologue intérieur.
Enfin, dernier ingrédient, et non des moindres, l'humour qui ponctue la prose vive et charmante de l'auteur. Sous l'oeil acéré du narrateur, les autres candidats deviennent des combattants épiques, capables de rouerie et de coups bas sans vergogne, tantôt à la peine et tantôt à la gloire, ils sont sans pitié, d'étranges alliances se nouent, on découvre les coulisses d'une compétition où l'on fait bonne figure, mais où l'on est prêt à tout pour gagner.
J'en ai assez dit ; filez-vous vous délecter de ce roman court mais intense, où l'on se gausse et l'on se félicite de vivre à une époque où une émission télévisée peut donner lieu à un roman savoureux.
Pour vous si...
- Depuis que vous avez lu le titre de ce roman, votre cerveau crée toutes sortes de projections impliquant les trois principaux ingrédients cités, et ce n'est pas beau à voir.
- Vous ne connaissiez pas la première vie de Julien Lepers.
Morceaux choisis
"Jean-Michel l'ingénieur aéronautique était triste comme la mort. Il a reniflé comme s'il avait perdu son nez et qu'il le cherchait partout avec sa bouche." (et oui, dans tout l'excellent livre d'Olivier Liron, c'est cet extrait-là que j'ai choisi. Ahah)
Note finale4/5(très cool)