Clara Dupont-Monod est journaliste et écrivain. Dans son dernier roman, La révolte, elle revient sur le personnage d'Aliénor d'Aquitaine, qui faisait déjà l'objet de son précédent roman, Le roi disait que j'étais diable, que je n'ai pas eu le plaisir de lire mais auquel je risque de m'atteler très bientôt.
Libres pensées...
Richard Coeur de Lion fait le récit de sa mère, Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre, mariée à Louis VII dont elle se détourna et obtint le divorce, avant de se remarier à Henri II de Plantagenêt, futur roi d'Angleterre.
Elle lui donna huit enfants.
Mais le roi entendait régner seul, et fit preuve de peu d'égard envers l'Aquitaine, la terre de sa femme, où il se fit des ennemis.
Négligeant ses trois premiers fils, adorant le dernier, Jean, Henri II fut un guerrier écrasant tout sur son passage.
Et puis, un jour, Aliénor ordonne à ses fils de renverser leur père. C'est le point de départ du roman, avant que l'histoire entière ne se déroule, depuis le mariage d'Aliénor et Henri II jusqu'à ce soulèvement, qui donnera lieu à l'emprisonnement d'Aliénor pendant quinze ans, une peine qui ne suffira pas à la soumettre.
Des années plus tard, Richard vient à bout de son père et devient roi. Mais, bien sûr, là n'est pas le fin mot de l'histoire...
Je me suis complètement laissé aspirer par le récit des aventures d'Aliénor d'Aquitaine et de Richard Coeur de Lion.
Les débuts m'ont peut-être fait douter un poil, la narration au présent, depuis le point de vue de Richard, dans une langue très simple, des phrases courtes et neutres, cela m'a un peu déstabilisée. Et puis, peu à peu, l'Histoire prend le pas, les forces en présence sont esquissées, et l'on comprend les enjeux de pouvoir qui mobilisent Aliénor, son mari et ses descendants.
La relation entre Richard et les différents protagonistes sont tour à tour évoquées, parfois au moyen d'apostrophes qui lui sont adressées dans une lettre fictive par exemple, par son père, sa mère, son frère, sa promise Aélis... Approche qui permet de constituer peu à peu la galérie des personnages qui peuplent ce récit épique, et de leur donner la parole, un instant au moins.
Mais le roman est davantage celui d'Aliénor d'Aquitaine que celui de son fils, Richard Coeur de Lion. On devine la fascination que ressent l'auteur pour cette figure historique, fascination qu'elle nous transmet peu à peu à travers le récit de son courage, de ses ambitions, de son inflexibilité.
Ainsi, La révolte est un livre à dévorer pour raviver ses souvenirs de cours d'histoire, et remettre en pièce les pièces du puzzle, mais aussi pour son écriture fluide, abordable, et pour les anecdotes historiques rapportées çà et là, qui contribuent à peindre un tableau de cette époque lointaine, qu'il peut, au premier abord, être difficile de se représenter.
Amoureux des romans historiques avec une touche romanesque, n'attendez pas, La révolte vous tend les bras !
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Que le Plantagenêt couche avec d'autres, elle n'en a cure. Elle-même ne s'interdit rien. Mais aimer, c'est autre chose. Elle croit profondément en l'honneur, la loyauté, la parole donnée. Ils valent plus que la vie. Je m'oblige à voir son exigence comme un mur épais qui protège ces hautes notions. Les grands rêveurs sont les êtres les plus durs que je connaisse."
"Barberousse met pied à terre. Il a soif. Il se sent faible. Il entre dans l'eau. Il est surpris par le courant. Des mains froides frappent à l'arrière de ses genoux. Il tombe. Le courant pèse sur sa nuque, l'entraîne au fond. Se débattre ne sert à rien. Le poids de l'armure achève le travail. C'est fini."
Note finale4/5(très cool)
Libres pensées...
Richard Coeur de Lion fait le récit de sa mère, Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre, mariée à Louis VII dont elle se détourna et obtint le divorce, avant de se remarier à Henri II de Plantagenêt, futur roi d'Angleterre.
Elle lui donna huit enfants.
Mais le roi entendait régner seul, et fit preuve de peu d'égard envers l'Aquitaine, la terre de sa femme, où il se fit des ennemis.
Négligeant ses trois premiers fils, adorant le dernier, Jean, Henri II fut un guerrier écrasant tout sur son passage.
Et puis, un jour, Aliénor ordonne à ses fils de renverser leur père. C'est le point de départ du roman, avant que l'histoire entière ne se déroule, depuis le mariage d'Aliénor et Henri II jusqu'à ce soulèvement, qui donnera lieu à l'emprisonnement d'Aliénor pendant quinze ans, une peine qui ne suffira pas à la soumettre.
Des années plus tard, Richard vient à bout de son père et devient roi. Mais, bien sûr, là n'est pas le fin mot de l'histoire...
Je me suis complètement laissé aspirer par le récit des aventures d'Aliénor d'Aquitaine et de Richard Coeur de Lion.
Les débuts m'ont peut-être fait douter un poil, la narration au présent, depuis le point de vue de Richard, dans une langue très simple, des phrases courtes et neutres, cela m'a un peu déstabilisée. Et puis, peu à peu, l'Histoire prend le pas, les forces en présence sont esquissées, et l'on comprend les enjeux de pouvoir qui mobilisent Aliénor, son mari et ses descendants.
La relation entre Richard et les différents protagonistes sont tour à tour évoquées, parfois au moyen d'apostrophes qui lui sont adressées dans une lettre fictive par exemple, par son père, sa mère, son frère, sa promise Aélis... Approche qui permet de constituer peu à peu la galérie des personnages qui peuplent ce récit épique, et de leur donner la parole, un instant au moins.
Mais le roman est davantage celui d'Aliénor d'Aquitaine que celui de son fils, Richard Coeur de Lion. On devine la fascination que ressent l'auteur pour cette figure historique, fascination qu'elle nous transmet peu à peu à travers le récit de son courage, de ses ambitions, de son inflexibilité.
Ainsi, La révolte est un livre à dévorer pour raviver ses souvenirs de cours d'histoire, et remettre en pièce les pièces du puzzle, mais aussi pour son écriture fluide, abordable, et pour les anecdotes historiques rapportées çà et là, qui contribuent à peindre un tableau de cette époque lointaine, qu'il peut, au premier abord, être difficile de se représenter.
Amoureux des romans historiques avec une touche romanesque, n'attendez pas, La révolte vous tend les bras !
Pour vous si...
- Vous reconnaissez les noms de certains personnages de Robin des Bois (Richard Coeur de Lion et son frère Jean), et ça vous donne envie de savoir ce qu'ils ont fait d'autre que de respectivement se barrer en croisade et piller le pauvre peuple de Sherwood
- Vous avez visité l'abbaye de Fontevraud et avez même dessiné les noms d'anarchistes bien connus pour les projeter sur les murs de l'édifice
Morceaux choisis
"Que le Plantagenêt couche avec d'autres, elle n'en a cure. Elle-même ne s'interdit rien. Mais aimer, c'est autre chose. Elle croit profondément en l'honneur, la loyauté, la parole donnée. Ils valent plus que la vie. Je m'oblige à voir son exigence comme un mur épais qui protège ces hautes notions. Les grands rêveurs sont les êtres les plus durs que je connaisse."
"Barberousse met pied à terre. Il a soif. Il se sent faible. Il entre dans l'eau. Il est surpris par le courant. Des mains froides frappent à l'arrière de ses genoux. Il tombe. Le courant pèse sur sa nuque, l'entraîne au fond. Se débattre ne sert à rien. Le poids de l'armure achève le travail. C'est fini."
Note finale4/5(très cool)