Marche à l’étoile
Hélène Montardre
Rageot
2017
424 pages
1854. Billy, un jeune esclave de 15 ans s’échappe. On suit son parcours.
De nos jours. Jasper. Un brillant étudiant américain revient sur les traces de son passé, de ses ancêtres.
Ce roman évoque un pan de notre histoire que les jeunes doivent impérativement connaître. Le commerce triangulaire. L’esclavage aux Etats-Unis. Le rôle de la France.
Alors, oui, il y a des coïncidences remarquables, des rencontres incroyables, des destins de vie hors norme, des rebondissements prévisibles, une fin on ne peut plus heureuse. Mais les révélations de dernière minute (je me disais bien qu’il me manquait une information majeure que le personnage avait gardée pour lui égoïstement !) et la construction en parallèle maintiennent tous les sens du lecteur en éveil. On lit ce roman avec appétit.
C’est amusant parce que les fins heureuses (et larmoyantes) m’insupportent en littérature adulte mais elles me ravissent en jeunesse. Je dois être un peu schizophrène… Bon, ici, je reconnais que c’est un poil trop providentiel pour être crédible. Mais c’est un roman. Après tout, il n’est pas interdit de rêver.
C’est un roman qu’on peut mettre en réseau avec Deux graines de cacao, sur le thème de la traite des noirs, un excellent roman jeunesse d’Evelyne Brisou-Pellen ou avec le roman (adulte) de Colson Whitehead, Underground Railroad, qui matérialise ce chemin de fer sous terre. Hélène Montardre évoque ce vaste réseau d’aides aux esclaves en fuite avec justesse, tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont permis à de nombreux noirs de fuir une vie de misère et de souffrance pour un avenir meilleur au Canada ou dans les états du Nord des Etats-Unis, loin des chasseurs d’esclaves.
Un bon roman jeunesse pour les collégiens et les plus grands intéressés par l’Histoire.
D’Hélène Montardre, je recommande aussi à partir du niveau CM : L’agenda ou encore Terminus : grand large.