C’est parti pour un premier billet sous forme de bilan hebdomadaire. Dans cette nouvelle formule allégée, je te ferai part de ce que j’ai lu durant la semaine et de mes abandons, que j’espère rares. J’irai dorénavant droit au but: je laisserai tomber les résumés qu’on trouve partout sur le Net et je me concentrerai sur mes avis qui n’engagent, comme toujours, que moi.
Ce genre de roman me plait bien. Je ne m’en lasse pas. Ici, j’ai aimé aller à la rencontre de ce père obsédé par la chasse, de cette mère écrasée au tapis, amoureuse de ses chèvres, de ce petit frère angélique qui se transforme en hyène carnassière. Sans parler de cette ado prête à tout pour que le lien qui l
’attache à son frère retrouve la vigueur de ses débuts. Mais une fois disparues, l’innocence et la naïveté de l’enfance sont souvent perdues à jamais...Même si j’ai apprécié ces personnages pour leur singularité, j’ai été incapable de m’attacher eux. Reste que pour moi, là où le bât blesse le plus, c’est dans la voix de la gamine. C’est par ses yeux que les liens familiaux et les relations tendues se dévoilent. Le hic, c’est que par moment cette voix sonne terriblement faux. Quelques exemples parmi d’autres:Je ne sais pas si elle existait avant de le rencontrer. J’imagine que oui. Elle devait ressembler à une forme de vie primitive, unicellulaire, vaguement translucide. Une amibe. Un ectoplasme, un endoplasme, un noyau et une vacuole digestive.Chacun s’en retournait à sa prostration solitaire, devant sa télé, cultivant, au choix, dépression, aigreur, misanthropie, apathie ou diabète.Une boule d’angoisse incandescente a carbonisé ma poitrine.Certaines maisons semblaient hurler la solitude de leurs occupants et l’inconsistance vertigineuse de leur existence.Je trouve que c’est charrier fort venant de la bouche d’une pré-ado. Contrairement au Manuel de survie à l’usage des jeunes filles de Mick Kitson, dans lequel la voix de la gamine sonnait parfaitement juste, ici ça clochait trop souvent à mon goût. Et il y a la fin. Je l’ai trouvé plutôt convenue, sans grande surprise. Disons que ça pouvait difficilement finir autrement... Une prévisibilité dont je me serais bien passée.Le roman d’Adeline Dieudonné suscite un fort engouement. Et à cela, je ne peux qu’applaudir. Certaines images marquent durablement, comme les images d’un film d’horreur
(ce pauvre vendeur de glaces...). L’ambiance glauque et inquiétante, peuplée de silence et de violence, marque aussi. Mais tant qu’à parler de romans belges marquants parus récemment,Débâclede Liz Spit reste, pour moi, une coche au-dessus de La vraie vie, et ce, à maints niveaux (solidité et originalité de l’intrigue, qualité de l’écriture).La vraie vie,Adeline Dieudonné, L’Iconoclaste, 270 pages, 2018.· · · · · · · · ·
Crois-le ou non, j’ai mis la main sur un livre de recettes. Je ne me souviens pas de la dernière fois où c’est arrivé. Mais qu’est-ce que tu veux, avec ma nouvelle cuisine et l’arrivée de l’automne, l’occasion était trop belle. À moi À la soupe de Josée di Stasio (Flammarion Québec). J’ai mangé une soupe concoctée par Maud et j’en ai cuisiné une autre. Les deux étaient à se rouler par terre. Des recettes simples et accessibles, parfaites pour une néophyte du fourneau comme moi!Bon ben, au final, c’est pas si mal comme billet allégé. Tu trouves pas? Sur ce, à la revoyure! Je retourne sous ma couette.