Ça fait un mois que l’univers t’a perdu. Un mois que tu ne t’es pas réveillé le matin. Un mois que tu n’as pas ouvert un livre. Un mois que tu n’as pas mangé un repas. Un mois que tu n’as pas écrit de textos. Un mois que tu n’es pas allé te balader. Un mois que tu n’as pas tenu la main de quelqu’un. Un mois que tu n’as pas embrassé ton copain. Un mois que tu n’as pas pensé à un avenir qui n’arrivera jamais. Un mois que tu n’as pas rêvé de tes univers parallèles.
Ça fait un mois que tu es mort
Ça fait un mois que tu as vécu.
Adam Silvera, sortie le 25 octobre 2018. Contemporaine
La note
5/5
La critique
Je viens de refermer le livre, et si je devais parler de ce que je ressens là, tout de suite, je te dirais que je suis vidée. Complètement vidée. Cette lecture m’a épuisée, m’a fait souffrir, m’a donné des frissons, m’a fait sourire, mais surtout elle m’a vidée tant elle est éprouvante. Pourtant, je redoutais de la commencer vu que je n’avais pas accroché à Et ils meurent tous les deux à la fin, mais là… mon opinion a fait un joli demi-tour, et je suis tombée raide dingue de ce roman.
Tu ne m’as laissé que notre histoire est un livre profond, profondément triste certes mais surtout profondément beau. L’histoire de Griffin est déchirante, et j’ai ressenti sa douleur comme si elle était mienne à travers l’écriture d’Adam Silvera… honnêtement j’ai eu l’impression de me prendre une droite en pleine tête. L’auteur m’a fait passer du rire aux larmes en quelques lignes, à travers des personnages plus bouleversants les uns que les autres, et surtout via sa plume que j’ai trouvée parfaite dans cet ouvrage tellement elle transmet des émotions puissantes. C’est aussi un bouquin qui aborde énormément de thèmes différents et très importants, avec le deuil au centre, mais aussi la diversité sexuelle sans que ça ne tourne dans le drama dans aucun des aspects comme c’est le cas dans beaucoup de romans avec des persos LGBT+. Ici pas d’homophobie, pas de twist où le protagoniste est gay, le roman est rempli d’alliés, de choses positives, et c’est assez rare pour être souligné.
Mais ce roman n’est pas composé que de tristesse, c’est aussi un véritable réservoir d’espoir, d’humanité, de blagues geeks, de moments de bonheur, d’amour, de tout. Griffin est un personnage auquel tout le monde peut s’identifier car il a un peu de chacun de nous en lui, mais aussi parce qu’on a tous un peu de lui en nous… C’est quelqu’un qui essaie de survivre tout en ayant la tête sous l’eau et j’ai adoré cet aspect cru, pas édulcoré que l’auteur nous donne sur le deuil et ses conséquences.
Et voilà. Difficile de mettre des mots sur cette lecture, j’essaie de me dire que tout va bien mais j’ai l’impression qu’on m’a roulé dessus avec un pickup, avant de m’arracher le coeur à mains nues. Voilà l’effet que Tu ne m’as laissé que notre histoire fait.
Merci à la Collection R pour l’envoi !