Titre : Le Poids du monde
Auteur : David Joy
Date de parution : août 2018
Editions : Sonatine
Résumé :
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Mon avis :
Thad et Aiden ont grandi ensemble. Des amis inséparables liés par les drames qu’ils ont traversés durant leur enfance. L’un est devenu orphelin brutalement, le second n’a jamais connu son père et a été élevé sans la moindre once d’amour.
De retour d’Afghanistan, Thad retourne cohabiter avec Aiden dans leur misérable caravane. Mais c’est un homme traumatisé qui rentre de la guerre, qui ne trouve du réconfort que dans la drogue. Les deux hommes vivent au cœur des Appalaches, une région rurale dominée par le chômage et la pauvreté. Pour se nourrir et payer leur came, ils mènent divers trafics.
Leurs destins vont basculer lorsque leur dealer meurt accidentellement. Une porte de sortie s’offre alors à eux. Mais les mauvaises décisions s’enchaînent et les événements vont devenir incontrôlables.
Meurtre, haine, violence et drogue sont les ingrédients de ce roman habilement construit par David Joy. On assiste, impuissants, à la descente aux enfers de Thad et Aiden, tous les deux liés par une amitié indéfectible. Des personnages authentiques, anéantis par la vie sordide qu’ils subissent.
Avec cette lecture captivante, on doit accepter de se laisser engloutir par les ténèbres. Une atmosphère pesante, sombre qui vous happe. Malgré tout, même si elle est difficile à détecter, une lueur d’espoir est bien présente. Néanmoins, elle reste infime face aux rebondissements qui vont se dérouler sous nos yeux.
David Joy dépeint avec un réalisme stupéfiant l’Amérique des laissés pour comptes. Ceux qui sont nés du mauvais côté, des âmes désespérées par la vie qui ne les épargne à aucun moment. Un roman fort, d’une profonde noirceur qui vous empoigne férocement jusqu’au dénouement.