Il nous suffit de regarder les nouvelles à la télévision pour réaliser que la folie n’a pas diminué, qu’elle se perpétue effectivement au XXIè siècle. La violence sans précédent infligée aux autres formes de vie et à la planète est un autre aspect du dysfonctionnement collectif de l’esprit humain, comme la destruction des forêts qui produisent de l’oxygène, celle des plantes et des animaux, les mauvais traitements infligés aux animaux de ferme, l’empoisonnement des rivières, des océans et de l’air. Poussés par la cupidité et inconscients du fait qu’ils sont reliés au tout, les humains continuent d’adopter un comportement qui, à la longue, ne peut se solder que par leur propre destruction.
La peur, la cupidité et la soif de pouvoir sont les forces de motivation psychologique à l’oeuvre non seulement dans les conflits et les violences entre nations, tribus, religions et idéologies, mais également dans les incessants conflits entre personnes. Ces émotions de peur, de cupidité et de violence amènent une distorsion de la perception que vous avez des humains et de vous-même. Elles créent un filtre à travers lequel vous interprétez mal chaque situation. Ce qui vous amène à agir de façon mal avisée tout simplement pour vous débarrasser de la peur et pour satisfaire votre besoin d’avoir toujours plus, de combler un trou sans fond qui ne peut en fait jamais l’être.
On ne devient pas bon en essayant d’être bon, mais en trouvant la bonté qui est déjà en soi et en lui permettant de s’exprimer. Mais celle-ci ne peut émerger que si des changements fondamentaux se produisent dans l’état de conscience.
Dans la reconnaissance du faux, il y a déjà la naissance du vrai.
Rien de ce qui a pu se passer autrefois ne peut vous empêcher d’être présent maintenant. Et si le passé ne peut vous empêcher d’être présent, quel pouvoir a-t-il donc?
Peu importe quelle proportion de votre corps de souffrance appartient à votre nation ou à votre race, et quelle proportion est personnelle. Dans un cas comme dans l’autre, vous ne pouvez le transcender que si vous prenez la responsabilité de votre état dans l’immédiat. Même si le blâme semble plus que justifié, aussi longtemps que vous blâmerez les autres, vous continuerez à sustenter votre corps de souffrance avec vos pensées et vous resterez prisonnier de l’ego. Il n’y a qu’un seul bourreau sur la planète, l’inconscience humaine. C’est le fait de réaliser cela qui constitue le véritable pardon. Avec le pardon, votre identité de victime se dissout et votre véritable pouvoir immerge, le pouvoir de la présence. Alors, au lieu d’accuser l’obscurité, vous faites surgir la lumière.
Les gens inconscients – et nombreux le restent, pris qu’ils sont dans leur ego durant toute leur vie – vous diront très rapidement qui ils sont en déclinant leur nom, leur prénom, leur profession, leur histoire personnelle, la forme ou l’état de leur corps, ainsi que toute autre chose à laquelle ils s’identifient. D’autres gens peuvent sembler plus évolués parce qu’ils pensent être des âmes immortelles ou des esprits divins. Mais se connaissent-ils vraiment eux-mêmes ou bien n’ont-ils qu’ajouté quelques concepts d’allure spirituelle au contenu de leur mental? Se connaître soi-même, c’est bien plus qu’adopter un ensemble d’idées ou de croyances. De telles idées ou croyances spirituelles peuvent certes être de bons indicateurs, mais elles ont rarement, en elles-mêmes, le pouvoir de déloger les concepts centraux les plus fermement établis concernant votre identité, concepts qui font partie du conditionnement du mental humain. Se connaître en profondeur n’a rien à voir avec toutes sortes d’idées qui flottent dans votre esprit. Se connaître, c’est être profondément enraciné dans l’être, au lieu d’être perdu dans le mental.
Une fois que vous avez atteint un certain niveau de conscience, c’est-à-dire un certain niveau de Présence à ce qui est (et si vous lisez ce livre, il est presque certain que c’est le cas), vous avez la capacité de décider quel genre de relation vous voulez entretenir avec le moment présent. Est-ce que je veux faire du moment présent un ami ou un ennemi? Comme le moment présent est indissociable de la vie, vous décidez en fait le genre de relation que vous voulez entretenir avec la vie. Une fois que vous avez décidé que le moment présent sera votre ami, il vous revient de faire le premier pas: Adoptez une attitude amicale à son encontre, accueillez-le quelle que soit la forme qu’il prenne. Les résultats ne tarderont pas à se manifester. En effet, la vie deviendra bonne à votre égard, les gens vous aideront, les circonstances collaboreront. Une seule décision peut changer toute votre réalité. Mais il s’agit d’une décision qu’il vous faut constamment reprendre, jusqu’à ce qu’elle devienne une seconde nature.
La non-résistance est la clé qui donne accès au plus grand pouvoir du monde. Grâce à elle, la conscience (l’esprit) est libéré de sa prison (la forme). La non-résistance à la forme, autrement dit à tout ce qui est ou arrive, est une négation de la réalité absolue de la forme. En fait, c’est la résistance qui fait paraître le monde et les objets qui l’occupent plus concrets et plus durables qu’ils ne le sont, y compris votre identité, l’ego. La résistance dote le monde et l’ego d’une lourdeur et d’une importance absolue qui vous font vous prendre vous et le monde très au sérieux. Le jeu de la forme est alors perçu à tort comme une bataille pour la survie. Et, quand c’est votre perception, cela devient votre réalité.
Quand les yeux ne trouvent rien à voir, ce rien est perçu comme de l’espace. Quand l’oreille ne trouve rien à entendre, ce rien est perçu comme de la quiétude. Quand les sens, qui sont destinés à percevoir les formes, ne trouvent que l’absence de forme, la conscience sans forme qui se trouve derrière toutes les perceptions et qui rend toute perception et toute expérience possible, n’est plus masquée par la forme. Quand vous contemplez la profondeur insondable de l’espace ou que vous écoutez le silence aux petites heures du jour juste avant le lever du soleil, quelque chose en vous entre en résonance avec cet espace et ce silence, comme si vous les reconnaissiez. Alors, vous ressentez cette grande profondeur de l’espace comme étant la vôtre et vous reconnaissez que cette précieuse quiétude sans forme est plus profondément vous que n’importe lequel des objets constituant le contenu de votre vie.
Alors, est-ce le fait de regarder la télévision qui crée un espace intérieur? Est-ce que regarder la télévision vous amène à être présent? Malheureusement pas! Bien que votre mental ne soit pas amené à générer de pensées pendant de longues périodes de temps, il se syntonise cependant sur l’activité mentale de l’émission que vous regardez. Il se syntonise sur la version télévisée du mental collectif et sur ses pensées. Votre mental est inactif seulement dans le sens où il ne produit pas ses propres pensées. Cependant, il absorbe continuellement les pensées et les images provenant de l’écran. Cette activité vous mène dans un état passif d’hypersensibilité, similaire à l’hypnose. C’est pour cette raison que cet état se prête bien à la manipulation, comme le savent si bien les politiciens, les groupes d’intérêts spéciaux et les agences de publicité qui paient des millions de dollars pour vous attraper dans cet état de conscience réceptive. Ils veulent que leurs pensées deviennent vôtres et, en général, ils y réussissent.
ॐ