L'arracheur d'ombres (François Avisse)

L'arracheur d'ombres (François Avisse)

Disponible sur Amazon

L'arracheur d'ombres (François Avisse)

Auteur : François Avisse

Éditions Terra Nova

Paru le : 15 Novembre 2017

240 pages numérique (epub)

Thème : Thriller

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Fait partie de la saga

Clara Villiers

 Résumé :

« Décembre 1564. Ivan IV, tzar de toutes les Russies, quitte Moscou de façon mystérieuse, laissant ainsi le trône vide et l'empire dans l'ignorance de sa destination. Trois jours plus tard, le Tzar revient métamorphosé en terrible tortionnaire. Seuls les cris, les larmes et la vue du sang semblent pouvoir satisfaire sa soif d’abomination...
Que dissimule cette absence pour transformer un souverain à ce point ?
De nos jours. Clara Villiers, jeune médecin légiste virtuose de la CIA, est appelée par Scotland Yard à Londres pour apporter tout son talent dans une enquête sur un tueur en série « Le Méticuleux ». La jeune femme découvre avec stupeur les inconcevables souvenirs que le meurtrier conserve de ses victimes : leurs grains de beauté !
La traque du tueur entraîne Clara aux confins des terres russes, dans le lieu même où, près de 450 ans plus tôt. Ivan le Terrible se transfigura...
Là, elle devra affronter l'origine de toutes peurs...»

La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

L'arracheur d'ombres (François Avisse)

17/20

Je remercie François Avisse, l'auteur de ce premier volume, pour me l'avoir proposé par le site simplement.

Deux histoires qui débutent sur un drame. En Russie, une jeune mariée, avant même de passer sa nuit de noces, se fait tuer à coups de hache par une femme jalouse. Cette dernière est jetée dans le puits d'un asile en guise de punition. Angleterre, une légiste de la CIA débarque suite à la demande d'un autre légiste qui travaille sur une enquête compliquée. Un tueur en série du nom de "Le Méticuleux" semble être partout et invisible à la fois. Scotland Yard et la CIA sur les traces d'un fou. Une enquête qui va au-delà des frontières des pays et de la normalité.

Wow, wow, wow, comment dire. L'enquête est très bien amenée. Du départ nous sommes au cœur de l'action. Une mariée qui voit sa vie finir alors qu'elle venait à peine de commencer. Une tueuse du prénom de Tatiana qui est très jeune, rattrapée par le père de la mariée (cela fait très film :p) et le nouveau veuf. Une punition qui est tout de même sauvage, inhumaine. Il faut se rappeler que nous sommes dans un petit village reculée de Russie. Là où les gens font leur propre loi en quelque sorte. Un asile qui n'en a que le nom, avec des geôles, des lieux sombres et glauques. L'auteur nous décrit avec précision les murs qui entourent ce petit monde de manière quasi chirurgicale. Pourtant Tatiana n'a pas fait dans la finesse : une hache ! Malheureusement pour eux, elle arrive à s'enfuir. Sa cavalcade l'amène là où elle n'aurait jamais dû être. 

« — Bien sûr... À vous de les prévenir que j’entre dans la danse et qu’il n’est pas question d’entendre parler de rivalités puériles CIA-Interpol. Nous sommes ici pour nous aider mutuellement à coincer ce meurtrier, pas pour se la jouer perso. Nous sommes d’accord ?

— Vous êtes directe vous au moins... Eh bien, ça me plaît ! Ça change de ces petits grouillots qui rampent devant leur hiérarchie ! Allons donc en salle d’autopsie, j’y ai fait installer la dernière victime du « Méticuleux ». J’ai hâte d’entendre vos conclusions.

Clara et le professeur sont seuls dans la salle de nécropsie. L’endroit est baigné d’une lumière néon froide et bleutée. Sur un plateau, les divers instruments nécessaires à la pratique d’une autopsie sont parfaitement alignés. Une balance électronique attend de recevoir un estomac ou un cerveau. Il y a même un scanner dans la pièce à côté, relié à tout un arsenal informatique. »

Et puis de l'autre côté, nous avons deux personnages doués dans leur domaine : légiste. Savoir faire parler un corps sans vie. Clara est douée. Elle se tue à la tache pour oublier. Oublier les images de son passé qui ne cesse de lui revenir en tête. Des images qu'il est difficile de mettre dans une case et de poser un mouchoir dessus. Cette enquête est difficile, pourtant elle ne manque pas d'énergie. C'est une hyper-active et obstinée. Tant qu'elle n'a pas trouvé le détail, elle continue jusqu'à ce qu'elle trouve. Le Méticuleux joue avec ses nerfs et ceux de la CIA. Il torture ses victimes jusqu'à un point de non-retour. Puis leur vole... des grains de beauté ! Un hobby comme un autre, mais tout de même. au moins cela change des ongles de pieds, par exemple, à défaut de garder les doigts de pieds. Bref, le Méticuleux tient bien son nom. Il est doué, s'amuse avec la police, joue avec les corps qu'il utilise.

Et puis il y a Bergerman, ce professeur et légiste de Scotland Yard qui n'a pas son pareil pour aller au devant des ennuis. C'est un homme âgé qui fait un peu père Noël (désolée de piquer les mots de l'auteur, mais c'est bien vrai). Gentil, attentionné, il est également strict et aime tourner en bourrique ses étudiants. Son esprit d'analyse se rapproche énormément de sa confrère. à eux deux, il se forme des étincelles. Les réflexions fusent, les voyages aussi. Il ne faut pas oublier Jérémy, un policier trop saoul en rentrant de chez lui pour voir que le tueur y est passé. Et que ce dernier en a profité pour s'occuper de sa femme... Chacun a sa manière de voir l'enquête : un désir de vengeance, une envie de trouver la paix pour ces âmes qui ont succombé, une énigme à résoudre.

Les deux histoires vont se rejoindre sans qu'on ne le voit au départ. Des morts, des énigmes, de l'action, du stress régulièrement. Les éléments arrivent les uns après les autres, par moment de façon lente, à d'autre très rapide. Lorsque nous arrivons au final, les chapitres sont de plus en plus courts. Nous suivons les personnages l'un derrière l'autre. Lorsque l'un voit des images, l'autre tombe sur ce qui a été "crée". Tout s'accélère. Tout s'emboite. Et tout peut arriver ! Même un soupçon de fantastique, ou plutôt de science-fiction. Mais chut, il faut le lire pour découvrir ce qui se cache derrière ses derniers mots.

« Un homme, assis par terre, s’éponge le front. En face de lui, une jeune femme est attachée, debout, sur l’un des matelas, les bras en croix. Ses vêtements sont couverts de sueur et de sang. Sa tête est penchée vers l’avant si bien que l’on pourrait la croire évanouie. Il n’en est rien, on l’entend gémir faiblement. Posée sur le sol, près de l’homme, se trouve une petite trousse de cuir noir, ouverte, contenant une foule de petits ustensiles : bistouris, pinces, crochets, etc. L’homme prend dans la trousse un poinçon dentelé. Il s’approche et, avec cet outil, appuie de toutes ses forces sur la cuisse de sa victime. Elle se redresse aussitôt, se cambre et hurle de douleur. Après quelques minutes, l’homme se recule et jette par terre le poinçon ensanglanté. La femme semble avoir perdu connaissance, à moins qu’elle ne soit morte. L’homme sort de sa poche un petit acon vide en plastique transparent, l’ouvre et le place près de la main de sa victime, juste à côté d’un grain de beauté noir au contour légèrement dentelé. »

Je n'ai cessé d'imaginer de plus en plus de chemins pour les éliminer les uns après les autres. Je voyais même des trahisons qui n'existaient pas ! L'auteur arrive à utiliser le passé de Ivan le terrible pour agrémenter un peu plus son histoire. Le récit est sombre, entraînant, déstabilisant. Difficile de le lâcher une fois commencé. Les indices ne sont ni trop nombreux pour découvrir de suite ce qui se passe, ni trop peu pour nous dégouter d'avancer dans l'histoire. Sans compter les rebondissements qui nous font douter encore plus.

Par contre petits bémols, rien de très méchant, juste un gout de trop peu, sur la vie passée de Clara. Un, deux, trois verres pas plus, mais juste assez pour oublier. L'auteur nous donne juste un passage, une image violente de ce qu'elle a vécu et puis tout se referme en un instant. Le second vient surtout à un moment avec le puits vers la fin du livre. J'aurai aimé voir les actions qui ont conduit à ce personnage contre le mur, même si on se doute de ce qui s'est produit pour en arriver là.

En conclusion, un thriller qui porte bien son nom. Noirceur, angoissant, stressant, précipitation en arrivant vers le final. Et CE final qui nous guide vers la suite, c'est AFFREUX !  Pour tous les amoureux du thriller, et ceux qui aimeraient bien commencer mais qui n'oseraient pas, je dirais juste qu'il faut le lire pour découvrir un auteur qui n'a pas froid de faire trembler les lecteurs. Je continuerais de suivre avec grand plaisir les écrits de cet auteur.

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