Genre : Seinen, Quotidien, Famille, Société
Nationalité : Japonais
Date de publication : 2016
Traduction : Bruno Pham
Éditeur : Éditions Akata
Note :
Résumé :
Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé …
Perturbé par l’arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n’est autre que le mari de son frère jumeau ! Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon pour y réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l’homme qu’il aimait. Yaichi n’a alors d’autre choix que d’accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis_à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses …
Mon avis :
Contrairement à ce que dit le dicton : « La curiosité est un vilain défaut », je pense qu’au contraire elle est dans mon cas synonyme de découverte, de belles découvertes dirais-je même. Car sans elle, je n’aurais peut-être jamais eu la chance de lire ce merveilleux manga.
De fait, ce dernier est loin de m’avoir laissé indifférente et ce pour plusieurs raisons. La première, et non des moindres, est qu’elle reflète parfaitement notre société d’aujourd’hui, avec ses bons et ses mauvais côtés. Les préjugés, qui ne sont que le fruit de l’ignorance, font partie de ces mauvais côtés que l’auteur est parvenu à aborder de manière judicieuse. Comment ? Grâce à ses personnages, tout bonnement. D’un côté nous avons un père de famille, qui élève seul sa fille et qui se méfie de cet étranger qu’il ne considère pas véritablement comme un membre de sa famille. De l’autre nous avons une petite fille pleine d’innocence, Kana, qui adopte tout de suite cet oncle venu d’ailleurs. Et au centre de ce duo, Mike, un homme en deuil qui veut connaître le passé de son mari et découvrir la ville où il a vécu.
Parmi ce trio, Kana est sans doute mon personnage préféré car elle incarne la tolérance. Son innocence et sa curiosité la pousse à poser à son oncle des questions que son père n’ose aborder. De là, ce dernier prend petit à petit conscience de sa propre ignorance face aux réponses qu’apporte avec bienveillance Mike et perd progressivement ses préjugés. D’autres personnages entre aussi en scène pour aborder certaines situations difficiles et pas seulement par rapport à l’homosexualité. L’histoire évolue progressivement sur cette structure des plus habile sans le moindre faux pas. Mais ce n’est pas tout.
Un autre point que j’ai beaucoup apprécié : les interventions de Mike. Ces dernières permettent d’en apprendre plus sur la communauté lgbt, sur les symboles ou les appellations et sont véritablement intéressantes. En plus de nous divertir, ce manga nous fait ouvrir les yeux, nous instruit sans jamais pointer du doigt. À mon sens, les maîtres mots de cette oeuvre sont partage, tolérance et amour. Et c’est ça qui me plaît. Les thèmes sont abordés avec douceur et légèreté, parfois de l’émotion et non sans une pointe d’humour. Si en plus on ajoute à cela un coup de crayon maîtrisé et plaisant ainsi que des personnages tous plus attachants les uns que les autres, comment résister ? Mon petit coeur de guimauve lui ne l’a pas supporté et a totalement fondu. D’ailleurs, il va de soi que je vais me jeter sur les deux derniers tomes dans les plus brefs délais !
Ce manga est un hymne à la tolérance et à l’amour, deux choses précieuses qui le rendent incontournable. Je tire mon chapeau bien bas devant ce maître mangaka, Gengoroh Tagame.
Aucune excuses pour ne pas le lire ne sera acceptée !
Bises à vous mes petits bouquineurs !
L’auteur :
Gengoroh Tagame est un mangaka connu pour ses illustrations homoérotiques très crues, voire pornographiques, qui reprennent les codes des mangas pour adultes les plus violents. Il a commencé sa carrière en tant que directeur artistique après des études de design graphique à L’Université des Beaux-Arts Tama. C’est en 1986 qu’il réalise ses premiers mangas qui seront publiés dans différents magazines gays japonais tels que G-men et SM-Z. Le Mari de mon frère est son premier manga grand public. Ce dernier a fait partie de la sélection officielle de Festival d’Angoulême en 2017 et a remporté le Prix Eisner de la meilleure édition américaine d’une oeuvre internationale en 2018.