Magritte, ceci n’est pas une biographie
Scénario de Vincent Zabus
Dessins et couleurs de Thomas Campi
Editions du Lombard
2016
64 pages
« Il faut montrer ce qui est caché. »
Un petit bijou cette BD, pour ceux qui aiment Magritte. On retrouve dans les dessins, dans le scénario, l’esprit du peintre.
Charles Singulier achète un chapeau melon sur le marché. Il va alors basculer dans l’univers de Magritte, sa mission étant de saisir les secrets de cet univers, mission qu’il devra mener à terme sous peine de devoir garder le chapeau définitivement sur sa tête.
Et le voilà embarqué dans le monde du peintre, accompagné d’une charmante jeune femme, apostrophé par les tableaux, guidé par son biographe. Le lecteur fonce avec le personnage dans ce monde loufoque et décalé avec jubilation.
Nulle chronologie dans la vie du peintre, essentiellement des indices sur son œuvre, des bribes de sa vie seulement lorsqu’elle éclaire ses tableaux, des images à voir, des idées à ressentir.
«La peinture n’agit pas comme un miroir passif de la beauté, elle la métamorphose ! »
Cette BD regorge de trouvailles, chaque vignette nous permet de plonger dans l’œuvre de Magritte et nous renseigne sur la manière dont le peintre souhaitait qu’on comprenne ses tableaux.
La vie quotidienne bien terne de Charles Singulier s’illumine au gré de la fantaisie d’un Magritte espiègle, inquiétant, déstabilisateur.
Les dernières vignettes offrent une conclusion idéale à l’ensemble.
Les dessins sont aussi fantastiques que le scénario, une cohésion parfaite pour aborder sans en avoir l’air, l’œuvre de Magritte.
« Magritte déteste la psychologie. Elle essaie d’expliquer le mystère, tout le contraire de sa démarche ! »
Je ne regrette qu’une chose : devoir rendre cette BD à la médiathèque.