Si les séries Netflix/Marvel semblent connaître un coup de mou, suite à l'annonce de la disparition de Luke Cage, et Iron Fist, que penser de Daredevil, qui reste et de loin la meilleure dans son genre? Je ne ferai pas durer le suspens plus longtemps, cette troisième saison est à la hauteur, si ce n'est meilleure, sur certains points, que tout ce qui a précédé. Un Daredevil que tout le monde croit mort, y compris ses proches, ce que vous savez si vous avez suivi les dix épisodes de The Defenders, et son final dramatique, où Matt Murdock semble enseveli sous des tonnes de gravas, avant une dernière scène où on nous promet un "Born Again" imminent.
Born Again, c'est cette saga mythique issue de l'imagination de Frank Miller, dans les années 80. Daredevil est démasqué par le Caïd, Wilson Fisk, qui a découvert la vérité après que Karen Page aie vendu la mèche, pour de l'argent et une énième dose (Karen était alors junkie et actrice porno amatrice. Oui les comics sont encore plus sombres que la télévision). Du coup il touche le fond, et trouve comme seul point d'appui une religieuse, Maggie, qui s'avère aussi en secret être sa mère. Ceci est important, car cela sert, de loin, de base de départ à cette troisième saison. Matt se reconstruit, ou plutôt se déconstruit, au contact de Maggie et de l'Eglise qui accueille le Diable déchu de Hell's Kitchen. Le héros est meurtri, physiquement et mentalement, il a perdu une partie de ses (hyper) sens, et veut s'isoler de tous ses affects, préfère rester "mort" et enterrer son identité civile, pour ne plus être qu'une créature assoiffée de justice. Pardon, de vengeance.
Oui mais voilà, Wilson Fisk, depuis la prison où il est censé croupir, a décider de reprendre le business en main. Pour cela, il lui faut sortir au plus vite, et manipuler le FBI comme le maître retors du crime qu'il est devenu. Ambiance!
Et c'est là qu'on constate une évidence réjouissante, tous les acteurs sont excellents, et Daredevil est parfois un prétexte à une toile hautement plus complexe. Le FBI possède deux atouts incroyables. L'agent Nadeem, l'homme de la rue, le quidam moyen pris au piège d'un jeu qui l'utilise comme pion, est une révélation inattendue, et fortement intéressante. Quand à un certain Poindexter, psychopathe en puissance, et qui se sent et sait trahi par ses supérieurs, le voilà devenu glaise dans les mains d'un Wilson Fisk qui le refaçonne, pour en faire le vilain que vous savez, ce taré avec une cible sur la tête, Bullseye, les amis!
Karen Page s'affirme de plus en plus, et fonce tête baissée vers un destin que l'on devine tendu, alors que Foggy Nelson est un peu la voie de la raison, l'anti héros modeste et pondéré, qui est toujours là, dans les bons et moins bons jours.
Le tout forme une mécanique de précision, avec un Fisk qui semble avoir "cinq coups d'avance" comme le fait remarquer Murdock. La série a l'intelligence de reproposer nombre de scènes et situations directement puisées dans les comics, au gré des ans et des cycles, comme la lutte avec Melvin Potter, clairement orientée vers son identité du Gladiateur, ou la manière de combattre de Bullseye, sa façon de faire de tout objet une arme. C'est un condensé de dizaines d'années de récits, une version mise à jour et adaptée pour la télévision de la légende du Diable en collants rouges, et ça fonctionne parfaitement, avec une plongée dans la tristesse, l'angoisse, qui ne connaît pas de pause. Aucun épisode n'est vraiment dispensable, et une fois encore le fameux "plan séquence" à la Netflix fait mouche, avec un bon quart d'heure d'action hallucinante, pour que Matt Murdock puisse sortir indemne d'une prison où il était venue glaner des renseignements.
Daredevil saison III est, pour peu que vous ayez de la sympathie pour les deux premières moutures, le genre de chose que vous devez impérativement regarder et savourer. Du super héroïsme humain, crade, glauque, filmé avec classe et crédibilité. Nous avons adoré.
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Karen Page s'affirme de plus en plus, et fonce tête baissée vers un destin que l'on devine tendu, alors que Foggy Nelson est un peu la voie de la raison, l'anti héros modeste et pondéré, qui est toujours là, dans les bons et moins bons jours.
Le tout forme une mécanique de précision, avec un Fisk qui semble avoir "cinq coups d'avance" comme le fait remarquer Murdock. La série a l'intelligence de reproposer nombre de scènes et situations directement puisées dans les comics, au gré des ans et des cycles, comme la lutte avec Melvin Potter, clairement orientée vers son identité du Gladiateur, ou la manière de combattre de Bullseye, sa façon de faire de tout objet une arme. C'est un condensé de dizaines d'années de récits, une version mise à jour et adaptée pour la télévision de la légende du Diable en collants rouges, et ça fonctionne parfaitement, avec une plongée dans la tristesse, l'angoisse, qui ne connaît pas de pause. Aucun épisode n'est vraiment dispensable, et une fois encore le fameux "plan séquence" à la Netflix fait mouche, avec un bon quart d'heure d'action hallucinante, pour que Matt Murdock puisse sortir indemne d'une prison où il était venue glaner des renseignements.
Daredevil saison III est, pour peu que vous ayez de la sympathie pour les deux premières moutures, le genre de chose que vous devez impérativement regarder et savourer. Du super héroïsme humain, crade, glauque, filmé avec classe et crédibilité. Nous avons adoré.
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