Gerry Duggan quitte petit à petit le Marvel Universe afin de se concentrer à la fois sur l'univers Star Wars et sur ses créations originales. Ainsi, après Analog, il lance chez Image Comics un nouveau titre, Dead Rabbit, avec un dessinateur de légende, John McCrea.
Le principe de la série est assez simple : Dead Rabbit est un criminel qui a cessé ses activités à la fin des années 90 après avoir volé 12 millions de dollars à la mafia. Sa spécialité était justement de ne voler que ceux qui se faisaient de l'argent de manière peu scrupuleuse.
Quelques décennies après, nous retrouvons l'homme sous le masque qui vit une vie tranquille avec sa femme handicapée. Sauf qu'il n'a plus d'argent et il est obligé d'aller travailler dans un supermarché. Mais sa vie va basculer le jour où il voit un homme louche acheter du matériel qui semble destiné à se débarrasser d'un cadavre.
Autant dire de suite, Gerry Duggan fait du Gerry Duggan. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je m'intéresse à cette série mais, je pense que le style peut perturber certains ou certaines. Concrètement, cela donne une série qui semble avoir une tonalité noir et s'en amuse avant de nous montrer l'homme qui se faisait appeler Dead Rabbit dans les années 90 complètement nu dans sa salle de bain en train de se soigner ses hémorroïdes.
La première chose que fait Duggan est donc de désacraliser son personnage qui, malgré ses qualités en tant que vigilante, reste un homme avant tout. Et c'est bien cette "faiblesse" qui rend le personnage attachant et l'intrigue accrocheuse. C'est d'ailleurs cette défaillance qui pousse l'homme à reprendre du "service" et à s'attirer des ennuis.
Afin d'illustrer cette histoire de vigilante, Duggan fait appel à John McCrea, le dessinateur qui s'est fait remarqué sur la série Hitman dans les années 90. Il a donc depuis une aisance certaine pour alterner entre les scènes d'action et celles plus comiques. Mais réduire qu'à ça à la fois son talent de narrateur et ce premier épisode de Dead Rabbit serait bien réducteur.