Gauz reçoit le prix Virilo 2018 pour "Camarade Papa".
C'est fait. Comme chaque année, les joyeux moustachus du prix Virilo (lire ici), hommes et femmes, ont décerné leurs prix et accessits, en écho au palmarès du prix Femina (lire ici). Soit un prix Virilo pour un bon livre, un prix Trop Virilo pour un livre excessivement viril et des accessits trop rigolos.
Pour le viril jury, le meilleur livre de l'année 2018 est "Camarade Papa", deuxième titre de l'Ivoirien Gauz (Le Nouvel Attila, 251 pages), après "Debout-payé" en 2014. L'auteur recevra donc onze euros, soit un euro de plus que le lauréat du Goncourt qui sera décerné mercredi. Ce qui n'empêche pas le prix à la dénomination parodique d'être un prix littéraire récompensant un roman pour ses qualités littéraires.
"Le lauréat du prix Virilo 2018 ", explique le jury, "raconte la bêtise du colonialisme et de ses représentants et, parallèlement, la découverte drôlatique de la Côte d'Ivoire par un enfant qui y a ses origines et qui a été biberonné au marxisme léninisme intégriste des années 1970, dont il n'a retenu que quelques formules superficielles et un bel engagement révolutionnaire. Le livre de Gauz se lit avec l'urgence née d'un récit maîtrisé et intelligent, et la grâce d'un style unique et efficace, au service de son histoire. Comme nous, le Nouvel Attila vient de fêter ses dix ans."
Le lauréat du prix Trop Virilo 2018 est Jean Mattern pour "Le bleu du lac" (Sabine Wespieser) qui l'emporte de peu devant Jérémy Fel ("Helena", Rivages).
Commentaire du jury: "Dans un récit assez tiède, l'irruption de ce héros à la "bite magnifique" s'impose avec douceur mais autorité, grâce à son personnage qui éjacule deux fois de suite dans son pantalon à la seule écoute d'un concert de musique classique, puis aborde la pianiste objet de son épandage en lui expliquant qu'il a gâté deux pantalons à cause d'elle, et qu'elle lui doit donc bien un repas. Elle accepte bien sûr cette invitation, ce qui lui vaudra par la suite de faire connaissance de ladite "bite magnifique"."
Quant aux autres prix et accessits, en attendant la fête anniversaire des dix ans qui les dévoilera tous (ce vendredi 9 novembre à partir de 19 h au Chai d’Adrien, 39 boulevard du Temple à Paris, RSVP), en voici quelques-uns.
- Le Prix Pilon de la forêt qui pleure, cuvée Prix Prilon-Paprec© 2018, revient cette année à Jérémy Fel, pour "Helena" (Rivages).
- L'accessit "Fondation Hulot pour la nature, sauvez un arbre, achetez un PDF" de l’autrice qui a déjà reçu le prix pilon mais le mériterait de nouveau est attribué à Christine Angot pour "Un tournant de la vie" (Flammarion).
- Le Prix de l'entregent et de l'entrejambe revient à Adrien Bosc pour "Capitaine" (Stock), ses liens familiaux et amicaux avec "Claude" (Lévi-Strauss, pas François!) et ses liens capitalistiques avec les maisons d'édition.
- L'accessit Jean d'Ormesson du titre le plus Jean d'Ormesson revient une dernière fois, comme il se doit, à Jean d'Ormesson pour "Et moi, je vis encore" (Héloïse d'Ormesson), paru à titre posthume.
- L'accessit "La gloire de mon père, le château de ma mère, les lauriers de mon frère, les secrets de ma cousine et les talents de ma belle-sœur" du récit pas forcément documenté ni intéressant sur un membre de sa famille revient collectivement à Laurent Seksik, Olivia de Lamberterie, Robert Badinter, Vanessa Schneider, Elisabeth de Fontenay, Michaël Ferrier, etc., et à l'ensemble de la rentrée littéraire 2018.