L’empire du Léopard par Emmanuel Chastellière

L’empire du Léopard par Emmanuel Chastellière

Editions Critic

Ebook

Paru en 2018

Quatrième de couv’ :

1890. Après une épuisante campagne militaire, le royaume de Coronado a conquis l’essentiel de la péninsule de la Lune d’Or. Seul l’Empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore. Dans l’attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – peine à assurer l’ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungle et de brume, les colons venus faire fortune s’épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la Fontaine de Jouvence…

Mon avis :

Depuis le temps que j’en entends parler de ce livre, fallait bien que je l’ouvre pour me faire une idée vu les bons points qu’il accumulait, en plus je sais l’auteur à l’affut prêt à fondre sur ma chronique dès sa parution, heureusement pour moi (ou pour lui ?!? ^^) globalement j’ai aimé ma lecture :

  • Des colons entre le marteau et l’enclume :

Le livre s’ouvre sur les exactions des colons prenant un village, Cérès nous sera présentée rapidement et ne tiendra certainement pas le bon rôle. Cette scène reviendra d’ailleurs la hanter plusieurs fois. On se trouve ensuite 6 ans plus tard, les colons sont certes bien installés mais vivotent plus qu’ils ne prospèrent, la Lune d’Or ne tient pas ses promesses et porte bien mal son nom, d’or il n’y a point, tout juste s’il y a quelques filons de cuivre anémiques. La terre elle-même est pratiquement stérile, la disette guette et la colère avec. Les riches colons s’insurgent contre Philomé et Cérès veille au grain mais les indigènes sont également au bord de la révolte, leurs conditions de travail étant plus proche de l’esclavage qu’autre chose. C’est une colonie au bord de l’implosion qui nous est dépeinte.

Elhy, les bidasses et leurs histoires c’est pas son truc, certains peuvent même témoigner que quand ils taguent leur billet avec SF militaire ou fantasy militaire mon absence est apparemment criante, je pensais que c’était discret mais Lutin m’a percé à jour ^^. Donc vous l’aurez compris ce n’est pas ma partie préférée de ce livre mais à côté de ça sont exploités des thèmes qui me plaisent bien :

  • Une fantasy exotique au pays des Incas,
  • Une époque rarement exploitée en fantasy française,
  • La technologie inhérente à ce XIXè siècle : chemins de fer, fusils et bateaux à aube (moyen de locomotion d’artemis pour arriver à la Lune d’or),
  • Le choc entre alchimie et science, magie et technologie,
  • Les fées.

Désormais, les étrangers étaient là pour leur rappeler le sens premier de ce terme, sans pitié. Pendant plus de deux ans, ils avaient imaginé que leur céder des terres dont ils n’avaient de toute manière pas l’usage suffirait à apaiser leurs appétits. Mais ces conquérants venus de l’autre côté de la Grande Mer ne se contentaient jamais de ce qu’ils trouvaient. Il leur fallait toujours plus ; plus de terres, plus d’or, plus de viande, plus de grain…

On peut donc dire que certes, cette première moitié était lente et m’a légèrement ennuyé quand on s’approchait un peu trop de la technique militaire, mais ma curiosité a tout de même été un peu piquée par tout ce que je viens de citer et les réflexions sur la colonisation me touchent forcément.

  • Une belle palette de personnages :

L’idéaliste : Philomé Dolemont, Vice-roi de la colonie du Coronado, est le frère du Roi Philippe du Coronado. Envoyé pour diriger la colonie de la Lune d’Or, il n’a pas les épaules pour un tel rôle, le coeur sur la main, motivé pour concilier les intérêts de tous avec une envie de faire plaisir et d’être d’une grande justice, il est autant méprisé par les riches colons que les indigènes.

La désabusée : Le Colonel Cérès Orkatz dirige le 22ème régiment d’infanterie de l’armée du Coronado. C’est une femme cynique et amère qui ne sait pas trop ce qu’elle fout encore là dans une colonie qui part à la dérive. Elle protège son vice-roi et ami mais déplore le manque de poigne de celui-ci.

L’exclue : Camellia est une indigène qui était promise à un sombre destin. Cérès est son héroïne car c’est elle qui l’a sauvé in extremis. Camellia aurait dû devenir le Livre de sang de sa tribu, depuis petite elle est scarifiée petit à petit par des prêtresses avec pour finalité d’être écorchée vive afin que sa peau soit séchée et assemblée en un livre qui selon la croyance aurait permis de fabriquer un sort puissant…Elle fait partie du 22ème régiment mais n’est pas intégrée par ses frères d’arme et tout autant rejetée par son peuple.

Le prodige : Artemis Cortellan est le neveu du Roi Philippe, il arrive à la Lune d’Or à la tête de 300 mercenaires, un renfort plus que bienvenu et il met Philémon dans sa poche avec son bagout mais Cérès est plus sur la réserve et tente de cerner les motivations réelles de ce petit arriviste.

Les personnages secondaires : Nous avons également quelques passages avec un alchimiste Melchior et son petit-fils Alario, le choc entre alchimie et science est palpable et Melchior est plus une « mascotte » par la force des choses, personne n’en attend rien, certains soldats seront un appui pour Cérès et Camellia (Apollaire et Jolyon entre autre) et les deux protagonistes principaux de l’Empire du Léopard, le prince Amaru et la princesse Xinxi-La nous seront présentés dans la 2ème partie.

  • Une seconde partie qui dépote :

En route pour Xemballa, cité de l’Empire du Léopard, le voyage va durer 3 semaines. Sur le chemin l’action débute avec une embuscade massive du fameux Condor et son armée de rebelles. La technologie martiale apportée par Artemis Cortellan va décimer rapidement les attaquants. Arrive le prince Amaru avec sa garde personnelle qui escorte les colons vers sa cité. Ils sont accueillis par la princesse Xinxi-La qui bien qu’elle ait envoyé le présent à Philomé ne partage pas l’ambition de son père de réformer leur culture pour adopter celle de l’envahisseur. Complots et escarmouches vont aller crescendo dans cette partie du récit mélangés au folklore de l’Amérique latine, ses croyances et un être mystérieux qui sera réveillé par la magie…

En bref, bien que j’ai trouvé la première moitié du roman longuette j’en comprends tout de même l’utilité, l’auteur prend le temps d’une bonne mise en place pour nous situer dans le contexte historique traité, développer la psychologie des personnages et nous permettre d’avoir de l’empathie pour eux. La seconde partie m’a bien plus tenue en haleine car on y retrouve de la bonne dark fantasy politique avec complots à tout va et une fin façon apocalypse, Elhy est aux anges ^^. Le Village est dans la bibliothèque de Caro, je sais où le trouver pour le lire ^^, et Poussière fantôme fait partie des présélectionnés du Plib également.

D’autres avis chez : LutinXapurCélindanaéApophis, si j’ai oublié quelqu’un ou si vous souhaitez y ajouter votre avis, n’hésitez pas à mettre votre lien en commentaire.

Bonne lecture !