Les lauréats 2018 des prix Médicis.
Pierre Guyotat.
L'écrivain et dramaturge Pierre Guyotat, 78 ans, a obtenu, ce mardi 6 novembre, le prix Médicis pour son livre autobiographique "Idiotie" (Grasset), où il revient sur ses années 1958-1962, quand il avait entre 18 et 22 ans, un titre déjà récompensé hier par les dames du Femina (lire ici et ici).Pour lire le début de "Idiotie", c'est ici.
Romy Hall, 29 ans, vient d'être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne strip-teaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l'homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude: son fils de sept ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu'au jour où l'administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980,"Le Mars Club" dresse le portrait féroce d'une société en marge de l'Amérique contemporaine.
Pour lire le début de "Le Mars Club", c'est ici.
Rachel Kushner.
N'oublions pas que nous sommes le jour des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.
En vers libres et avec un humour féroce, le dramaturge italien Stefano Massini raconte l'ascension et la chute des Lehman Brothers à travers l'histoire de la famille Lehman. Son livre commence le 11 septembre 1844,où Heyum Lehman arrive à New York en provenance de Rimpar, en Bavière. Quarante-cinq jours de traversée qui lui ôtent huit kilos. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui. Il va jusqu'au 15 septembre 2008, la faillite et la disparition de la banque Lehman Brothers. Elle qui a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.
Comment les frères Lehman sont-ils passés du sens du commerce à l'insensé de la finance? De la grandeur à la décadence? Du bonheur à la damnation? Pour comprendre, l'auteur fait le récit détaillé de l'épopée familiale, économique et biblique, inséré dans l'histoire de l'Amérique.
N'oublions pas que nous sommes le jour des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.
Deux éditeurs bien installés donc et une petite et jeune maison qui monte, monte, monte...
Le jury du Médicis réunit Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieussecq, Dominique Fernandez, Anne Garreta, Patrick Grainville, Andreï Makine Frédéric Mitterrand, Pascale Roze et Alain Veinstein.
Les finalistes du prix Médicis
Roman français
- Emmanuelle Bayamack-Tam, "Arcadie" (P.O.L.)
- Nina Bouraoui "Tous les hommes naturellement désirent savoir" (Lattès)
- Pauline Delabroy-Allard, "Ça raconte Sarah" (Minuit)
- David Diop, "Frères d'âme" (Seuil)
- Pierre Guyotat, "Idiotie" (Grasset)
- Franck Maubert, "L'eau qui passe" (Gallimard)
- Fanny Taillandier, "Par les écrans du monde" (Seuil)
Roman étranger
- Horacio Castellanos Moya, "Moronga" (traduit de l'espagnol par René Solis, Métailié)
- Selahattin Demirtas, "L'aurore" (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Emmanuelle Collas Editeur)
- Rachel Kushner, "Le Mars Club" (traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter, Stock)
- Yiyun L, "Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie" (traduit de l'américain par Clément Baude, Belfond)
- Zadie Smith, "Swing Time" (traduit de l'anglais par Philippe Aronson et Emmanuelle Aronson, Gallimard)
- Peter Stamm, "La douce indifférence du monde" (traduit de l'allemand par Pierre Deshusses, Christian Bourgois)
Essai
- Peter Ackroyd, "Queer city" (traduit de l'anglais par Bernard Turle, Philippe Rey)
- Bernard Cerquiglini, "L'Invention de Nithard" (Minuit)
- Elisabeth de Fontenay, "Gaspard de la nuit" (Stock)
- Annie Lebrun, "Ce qui n'a pas de prix" (Stock)
- Stefano Massini, "Les Frères Lehman" (traduit de l'italien par Nathalie Bauer, Globe)
- Laure Murat, "Une révolution sexuelle? Réflexions sur l'après-Weinstein" (Stock)
- Jérome Prieur, "La moustache du soldat inconnu" (Seuil)
- Philippe Vasset, "Une vie en l'air" (Fayard)
- Marc Weitzmann, "Un temps pour haïr" (Grasset)