L’Immeuble Yacoubian
écrit par Alaa El Aswany
Traduit de l’arabe (Egypte) par Gilles Gauthier
Actes sud
2006
326 pages
Voilà un roman haut en couleurs qui m’a été mis dans les mains de force par mon fils, lors d’un passage à la bibliothèque. Et comme il a eu raison ! Je me suis régalée.
J’ai bien eu un peu peur, dans les premières pages, de me perdre, non pas dans le dédale des couloirs de l’immeuble, mais dans la multitude des personnages dont les histoires personnelles s’entremêlent, s’entrecroisent, sans jamais faire de nœuds. Finalement, les relations des uns avec les autres restent assez limpides, bien que, la corruption, les mesquineries, guident bien des comportements.
Le sexe, l’amour, l’homosexualité, la place des femmes et leur soumission à l’homme, la mort, le rapport à la religion, à Dieu, l’Islamisme, sont autant de thèmes abordés par l’auteur avec talent. On comprend bien des choses à la lecture de ce roman, d’autant plus que l’auteur inscrit la vie des habitants de l’immeuble dans la grande Histoire de l’Egypte, de Nasser à la guerre du Koweït et à la montée de l’Islamisme.
Dans un style alerte, enlevé, coloré, l’auteur attrape le lecteur par la main pour l’emporter dans la grande farandole des habitants de l’immeuble, du plus pauvre au plus riche, du plus naïf au plus retors, il permet à certains d’évoluer à leur guise ou à la guise de prosélytes qui savent repérer la faille chez l’homme fragile, il surprend le lecteur en tissant un avenir imprévisible à certains autres.
Un régal !