Tom King, Clay Mann et Travis Moore nous content la suite de Heroes in Crisis, la maxi-série qui met les héros et les héroïnes de DC face à eux-mêmes à cause d'une Intelligence Artificielle créée par Batman.
Je n'ai pas été très tendre avec le premier épisode de cette nouvelle crise. Il faut dire que les enjeux n'étaient pas encore très clairs et il faudra attendre la fin de cet épisode pour que nous puisions comprendre pourquoi le terme "crise" pourrait être adaptée à cette saga.
Je rappelle que ce terme n'est pas anodin dans le jargon de DC, il est (normalement) utilisé pour des histoires qui font vraiment ébranler cet univers et ses personnages. C'est possible que cela arrive même si le personnage exposé à la fin de ce numéro a très peu de chance d'être affecté puisque sa série solo semble aller dans une toute autre direction.
Quoi qu'il en soit, même si le cliffhanger est accrocheur, je note plusieurs défauts. Tout d'abord la forme qui alterne entre plusieurs points de vue sans sembler nous raconter quelque chose de cohérent. À vrai dire, Tom King utilise cette forme pour brouiller des pistes mais ça fait plus artificiel que sérieux. Je ne sais pas trop pourquoi cette technique arrive à me plaire sur la série Batman mais pas ici. Peut-être que je suis lassé de voir King répété sans arrêt ce schéma, ou qu'il ne se prête plus aux histoires intimistes de la série du Chevalier Noir qu'à celle d'un massacre de super-héros et super-héroïnes.
Ensuite, Tom King donne involontairement l'impression que les personnages sont idiots. Hormis le fait qu'ils fassent confiance à l'IA programmée par Batman - en sachant parfaitement qu'il est capable d'utiliser les données collectées contre eux, personne ne se dit qu'il y a mille moyen de savoir ce qui s'est passé comme la magie ou comme remonter le temps... ce que fait régulièrement Booster Gold, l'un des principaux protagonistes de la série.
Finalement, tout cela a un côté très artificiel que ça soit la forme mais aussi sur quoi repose l'intrigue. Cela ne veut pas dire que cela ne fonctionne pas mais cela enlève une certaine forme de dramaturgie qui me parait nécessaire dans ce genre d'histoire.
Clay Mann semble avoir du mal à suivre le rythme, plus les pages avancent, moins elles semblent dessinées mais plutôt griffonnées. Il est d'ailleurs aidé par Travis Moore - d'ailleurs le changement d'artiste ne choque pas - sur deux pages mais je pense que cela viendra à se répéter par la suite.