The Green Lantern #1

Toutes les séries de l'univers Green Lantern se sont arrêtées récemment pour laisser place net à The Green Lantern, un nouveau titre écrit par Grant Morrison et dessiné par Liam Sharp. Autant dire que voir de tels auteurs s'approprier pleinement cette licence donne plutôt envie.

J'adore Green Lantern. Je sais que ce n'est pas tendance de le dire en public à cause d'un certain film... Mais j'adore Green Lantern depuis que j'ai découvert le personnage. Je me rappelle encore adorer les épisodes de Ron Marz et Paul Pelletier des années 90 et trouver que DC arrivait à rendre toujours intéressant ses personnages cosmiques.

Depuis, j'ai lu d'autres choses sur le(s) personnage(s). Et le constat est sans appel. J'ai adoré ses débuts dans Showcase par John Broome et Gil Kane. J'ai adoré ses aventures avec son buddy Green Arrow par Dennis O'Neil et Neal Adams. J'ai adoré les quelques histoires d'Alan Moore offrant multiples possibilités. J'ai adoré ce que Geoff Johns a fait de tout cela en créant une véritable épopée cosmique.

Mais depuis le départ de Johns, rien sur le personnage et les autres membres de la Corps n'a réussi à me séduire. J'attendais donc - avec une certaine impatience - que DC offre un auteur de renom à la tête de cette licence avant que la réputation du film ne vienne à entacher les comics qui ont parfois été indéfendables.

A fortiori, Grant Morrison paraît comme un choix logique. L'auteur écossais, fan de DC Comics, a en plus cette qualité d'emmener des licences dans des directions inattendues avec une vision claire et unique. D'ailleurs cela se ressent très rapidement dans les pages de ce premier épisode même s'il est difficile de voir où tout cela va pour le moment. Quoiqu'il en soit, un tel auteur sur une telle licence est une aubaine pour n'importe quel lecteur ou lectrice de comics ; l'occasion de voir sous un prisme nouveau un univers cosmique pourtant déjà très riche.

En tout cas, c'est la promesse tenue par l'annonce de l'arrivée de Grant Morrison sur la licence. Dans les faits, c'est tout ce que nous pouvions attendre.

Dès les premières pages, Grant Morrison s'approprie l'univers cosmique nous dévoilant de nouveaux personnages qui lui permettent à la fois de montrer le rôle de la Green Lantern Corps, leur fonctionnement, de teaser les événements déclencheurs de son intrigue et présenter la menace que Hal Jordan devra affronter dans cet épisode. Mais le numéro devient encore plus intéressant à partir du moment que le héros, LE Green Lantern annoncé par le titre de la série, apparaît. Jordan est alors dépeint comme un personnage blasé de vie de terrien après tout ce qu'il a pu vivre, voir et découvrir dans l'espace.

Morrison n'a pas l'intention de rebooter la franchise, il se sert de ce qui existe et a été fait - même des choses issues du Dark Multiverse - afin de raconter des choses nouvelles, nous montrant la vie de Hal Jordan sous une nouvelle perspective tout en ramenant la Corps a ses fondamentaux. Ainsi nous avons un mélange assez savoureux entre histoire intimiste, série policière, science-fiction et super-héroïsme.

Vous l'aurez compris, je trouve tout cela assez fabuleux d'autant plus que Liam Sharp fourni des pages absolument sublimes. L'univers cosmique lui permet de se lâcher complètement avec des personnages au look atypique, des géométries étranges, des objets surréalistes... Et puis, il donne un côté iconique à son personnage ; non seulement il arrive à retranscrire le spleen de Hal Jordan en humain, il le fait revivre lorsque qu'il lève sa bague au ciel. Et quelque part, cela correspond bien à ce que la licence est en train de vivre en ce moment : une résurrection.

[1] Comme l'époque pendant laquelle Hal Jordan portait un hoodie se faisant passer pour un rebelle emo intergalactique.

The Green Lantern #1