Rétrograde, Peter Cawdron
La NASA nous a préparés à n’importe quelle éventualité sur Mars, mais elle ne nous a jamais formés à ce qui pourrait arriver sur Terre.
Initialement édité chez Houghton Mifflin Harcourt en 2016, Denöel propose depuis le 11 octobre 2018 la traduction française par Mathieu Prioux dans la collection Lunes d’Encre. J’ai appris durant l’écriture de cette chronique que Rétrograde était en fait le premier tome d’une duologie portant le nom de Mars Endeavour en VO et dont le deuxième titre est Reentry. Il ne reste donc plus qu’à espérer une traduction de la suite par Denoël. Dans la lignée de Seul sur Mars d’Andy Weir, Rétrograde propose un huis-clôt de hard Science martien aux bases scientifiques poussées. Merci à eux de m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce thriller SF.
Dans un futur très proche, et qui résonne avec les dernières actualités spatiales, l’humanité envoie sa première mission multiculturelle installer une colonie martienne en vu d’étudier la planète. Liz, jeune américaine et micropaléobiologiste fait partie du module américain et est une des rares femmes de la mission. On reverra la parité. En liaison constante avec la Terre, la colonie reçoit un message terrible : L’Humanité vient de se faire dézinguer par l’arme atomique. Qui est responsable ? Et surtout pourquoi ? C’est donc à travers les yeux de Liz que nous apprendrons les tenants et les aboutissants de cette coupure subite entre les deux planètes et surtout du danger que cela représente.
Petit par ses 290 pages, le roman n’en est pas moins riche et complexe puisque l’auteur explique patiemment chaque donnée scientifique sans pour autant être indigeste. C’est un point appréciable, proche de la vulgarisation, qui permet au lecteur qui n’est pas forcément ami avec la science de ne pas être perdu et de rendre le roman crédible. Assez proche de Le Volcryn par le huis-clôt, Rétrograde prend des raccourcis parfois facile qui font de temps en temps lever les yeux au ciel, mais l’auteur arrive à saisir son lecteur tout au long du livre et soulève différentes questions. Où commence l’humanité et où s’arrête t-elle ?
J’ai d’ailleurs plutôt bien aimé la césure qui se créait une fois la Terre séparée de sa colonie martienne. Chaque module est persuadé que c’est la faute de l’autre et certains deviennent même paranoïaque. Il y a alors une vraie tension qui se créait. Qui ment, qui dit vrai, le lecteur est totalement perdu lui aussi. La fin, bien que précipité, n’est pas décevante et donne la conclusion judicieusement à ces personnages qu’on a appris à aimer.
J’aurais plaisir à découvrir le tome suivant afin d’avoir peut-être certaines réponses à mes questions. C’est un livre que j’ai apprécié et qui mit de côté les facilités scénaristiques, tient la route. Il se lit tout seul et a le mérite de faire apprendre deux trois petites choses à son lecteur. Une petite balade sur la Rouge est toujours appréciable !
Edition Denoel (Lune D’encre)
297 pages comptant le postface
* Les liens d’achats ne sont pas affiliés par respect pour l’auteur / maison d’édition qui m’aura proposé la lecture. Vous pouvez acheter le livre sur le site de la ME 😉
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