Dernière heure Tome 1 à 4, de Yû

Dernière heure Tome 1 à 4, de Yû Dernière heure Tome 1 à 4, de Yû

Dernière heure Tome 1 à 4, de , Akata, 2017, 194 + 196 + 162 + 227pages.

L’histoire

Cela fait cinq années que le Japon est en guerre. Mais Saku, jeune collégien, ne le réalise pas vraiment. Vivant sur une petite île isolée, son quotidien n’est synonyme que d’ennui, entre les cours et la frustration de repas trop sommaires. Pourtant, tandis que les affrontements semblent s’intensifier, une terrible nouvelle vient bouleverser sa vie et celle de ses camarades : désormais, chaque vendredi, certains d’entre eux seront appelés à aller se battre sur le front. Tous, sauf Saku et Miyako, son amie d’enfance, exemptés sans savoir pourquoi de partir à la guerre…

Note : 3/5

Mon humble avis

Cela faisait un bon moment que je n’avais pas découvert de manga. Et puis, pour un cadeau d’anniversaire, j’ai pioché cette série et décidé d’y jeter un coup d’œil avant de l’offrir (ladite personne ne risque pas de se vexer, elle fait pareil !). Comme j’ai lu les quatre tomes d’une traite, j’en fais une chronique globale mais sans dévoiler des éléments importants de l’intrigue, n’ayez crainte.

J’étais, au début de ma lecture, fort sceptique. Sur une île du Japon, on découvre un groupe de collégien·ne·s très éloigné·e·s de la guerre qui se déroule pourtant dans leur pays, pour des raisons géographiques. Pourtant, iels n’en ressentent pas moins l’impact : la plupart de leurs parents sont au front. Puis vient le moment où les collégien·ne·s vont devoir aller elleux-mêmes se battre le vendredi, à tour de rôle, à l’exception de deux d’entre elleux : Saku et Miyako, sans qu’on ne sache pourquoi. Le problème c’est que ce moment arrive très tôt au début de l’histoire et du coup, sans avoir eu le temps de s’attacher aux personnages, cette nouvelle a le double effet de ne faire ni chaud ni froid, et de paraître complètement irréaliste.

C’est d’ailleurs l’un des défauts du manga : vouloir aller trop vite. Dans les tomes qui suivent, il y a beaucoup d’ellipses et d’un chapitre à l’autre il peut s’être passé des mois sans que les événements ne soient vraiment racontés : quelques cases donnent des nouvelles des personnages de l’île mais de façon très hâtive et superficielle. Je ne sais pas si la mangaka a été contrainte au niveau de la pagination ou autre – c’était sa première série originale – mais je trouve que l’histoire aurait bénéficié d’une exposition plus longue et de moments plus rapprochés avec les personnages.

Avec ça, Dernière heure aborde des sujets intéressants : la culpabilité d’être exempt d’aller au combat alors que ses ami·e·s doivent y aller, potentiellement se faire attaquer, mais aussi comment survivre et prendre des responsabilités inattendues. En effet, Miyako doit s’occuper de ses frères et sœurs et comme elle ne part pas au combat, elle décide de régaler les autres de ses bons petits plats, à défaut de pouvoir faire plus.

Cette série suit à la fois la vie quotidienne des personnages, mais aussi les moments de tension qui peuvent émerger d’une situation aussi grave que la guerre. De plus, tout est mystérieux au sujet de cette dernière : nul ne sait contre qui le Japon a déclaré la guerre, qui est l’ennemi. On ne sait pas non plus pourquoi Saku et Miyako sont exempté·e·s, voire interdit·e·s d’aller au combat (enfin, c’était pas dur de deviner pourquoi mais chut).

Je trouve le fond du manga intéressant, même si j’aurai aimé qu’il soit traité plus en profondeur et moins à la hâte. De plus, j’ai du mal à apprécier la fin qui, il me semble, ne va pas jusqu’au bout du propos et laisse beaucoup trop d’éléments en suspens.

Si vous appréciez beaucoup les mangas, que vous avez la possibilité d’emprunter cette série dans votre bibliothèque, c’est une lecture sympathique. Mais je risque de très vite l’oublier…