Éditeur : Flammarion – Date de parution : août 2018 – 176 pages
*
Après sept ans de répit, Aurélien rechute. Un matin de vacances, devant les enfants, il insulte violemment sa femme : « ferme ta gueule une fois pour toutes, connasse, si tu ne veux pas que je la réduise en miettes. » Des paroles lancées comme des couteaux qui resurgissent. Subitement. Devant leurs enfants ahuris. Plus tard, Aurélien s’excuse et promet de ne pas recommencer. Mais il ne pourra empêcher la violence verbale de resurgir. Chaque jour, il insulte sa femme, la noyant sous un flot de paroles d’une violence inouïe.
Il y a sept ans, la jeune femme l’avait quitté à cause de ça ; puis elle était revenue. Aujourd’hui, elle aura bientôt quarante ans : que faire ? Partir au rester ? C’est entre ces deux issues qu’il faut trancher. La narratrice se donne jusqu’à la date de son anniversaire pour prendre sa décision.
A travers un récit à la deuxième personne du singulier, peu à peu se dessine le portrait d’une femme émouvante pour laquelle j’ai ressenti une profonde empathie. Toutes ces paroles qui agissent sur elle comme autant de bleus à l’âme ; cette femme – dont nous ne connaîtrons jamais le nom – pourrait être vous. Ou moi. On souffre avec elle, on finit par s’identifier à elle, à force de « tu ». Quant à la figure du mari, elle est peinante. Je n’ai ressenti aucune animosité envers lui ; seulement une immense tristesse. Trancher aborde les thèmes du couple, de l’amour avec sensibilité ; c’est un roman percutant dont la fin m’a quelque peu déroutée…
Merci à Lilylit pour m’avoir fait découvrir et prêté ce roman très fort.