Pourquoi cette relecture ?
La lecture de Capitaine Rosalie, écrit par Timothée de Fombelle et illustré par Isabelle Arsenault, m’a donné envie de relire ce très bel album.
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Le loup, qui a permis un jeu de mots avec le nom de Virginia Woolf, habite cet album avec tout ce qu’il rappellera et connotera aux enfant et avec tout ce qu’il évoque à celui qui sait combien il est symbolique. Il ne peut être gratuit, innocent, à commencer par sa symbolique de la lumière : peut-être est-elle celle que l’auteur arrivait à atteindre au milieu de son esprit torturé en écrivant, celle qui lui permettait de survivre comme l’ouvrage voit en la création un remède. Où est-ce, pour la narguer, celle qu’elle n’a jamais pu atteindre. Tout comme le loup, Woolf était quelqu’un de solitaire. Et alors que la femelle du loup représente la débauche et le désir charnel, elle rappelle que la sexualité de l’auteur était complexe. Si le but de Virginia Wolf est d’entamer un dialogue sur le thème de la dépression avec les enfants et qu’il réussit brillamment son intention première, il s’avère être un livre à plusieurs dimensions dont la plus belle des tentatives est d’exaucer un souhait intime par la voie de l’art : sauver Virginia Woolf, ignorer toutes les réminiscences du malin et donner le dernier mot à ce magnifique sourire de la dernière page.