Hector Mathis
Buchet-Chastel
Août 2018
200 pages
Je ne vais pas vous infliger le jeu de mot que j’ai lu dans beaucoup de billets. Mais pour aller droit au but, j’annonce tout de suite que je n’ai pas du tout apprécié ce roman.
Dès les premières lignes, j’ai vite compris qu’il n’était pas fait pour moi. Des phrases très brèves, phrases nominales, phrases coup de poing, qui cherchent à créer un effet littéraire (que je trouve très artificiel).
Je n’ai pas du tout ressenti la musique des phrases, le jazz qui transpire du rythme du texte. Je suis désolée, là où certains ont entendu la musicalité du livre, je n’ai entendu que des mots saccadés que ma pauvre tête prononçait sans plaisir, essayant en vain de créer des images fortes. Et pourtant j’avais écouté la lecture par l’auteur, pas mal d’ailleurs, dans laquelle on ressentait l’urgence des phrases, le côté haché du texte, la juxtaposition des mots. Parfaitement mise en scène, l’analogie avec le jazz était évidente. Mais je n’ai pas retrouvé ça lors de ma propre lecture.
https://www.youtube.com/watch?v=HPRlVY_gML4
Je n’ai pas non plus adhéré à l’histoire, à cette fuite en avant, avec en arrière-plan (très en arrière) des attentats auxquels on ne croit pas tellement, ils paraissent tellement irréels, des mots à peine esquissés.
Quant aux personnages, je les ai trouvés désincarnés, sans substance, impossible pour la lectrice que je suis de ressentir quoi que ce soit les concernant. Il ne s’agit pas d’éprouver une quelconque empathie voire sympathie pour eux, j’ai aimé des romans où les personnages principaux n’étaient pas sympathiques. Non, il s’agit de vie, ou plutôt ici d’absence de vie. Je suis restée très en dehors (tellement éloignée du texte qu’il m’est tombé des mains à de multiples reprises), j’ai regardé les personnages évoluer, de loin, avec ennui.
Heureusement pour moi, ce texte est très court. Malgré tout, j’ai peiné à le lire, et même à le finir. J’avoue cependant avoir aimé certaines images, certaines expressions, mais cela n’a pas suffi à me faire changer d’avis.
Et voilà, encore une fois, je n’ai pas ressenti ce que de nombreux lecteurs ont écrit dans leurs billets. Et j’en suis désolée.