Histoire de Bizangos

Par Wolkaiw

SERVICE PRESSE

Titre : Histoire de Bizangos
     Auteur : Fanny Bernard - page facebook 
     Sorti le 26 octobre 2018
     Lu le 7 novembre
     Auto-édition
     Genre : nouvelle / érotisme
4eme de couverture :
Cet ultime contrat dans les Caraïbes avant la retraite, s'annonçait pour René, proviseur au Lycée Français, comme une partie de plaisir. Facile. C'était sans compter sur la meute de papillons Bizangos qui envahit peu à peu son espace vital. Comment résistera-t-il à la terre haïtienne qui déroute, inquiète en même temps qu'elle fascine? Cette nouvelle érotique et exotique vous plongera dans les méandres de l'expérience d'un français de l'étranger.
Je remercie Fanny pour sa gentillesse et sa confiance, c’est une auteure que je vais prendre plaisir à suivre.

     J’ai tellement de choses à vous dire concernant cette Histoire de Bizangos que je peine à trouver les mots justes ! J’ai commencé cette lecture sans réelles attentes, curieuse de retrouver la plume de Fanny, de plonger au cœur d’un nouvel univers… J’avais énormément apprécié sa nouvelle « Plume Noire » parue dans le recueil Il était une plume… Le format est ici un peu plus long, quoiqu’il s’agisse également d’une nouvelle, mais là n’est pas la question. Entrons dans le vif du sujet.
    Histoire de Bizangos c’est un récit court mais intense, puissant, qui ne vous laisse aucun répit. Je l’ai lu d’une traite, complètement happée par cette histoire qui nous invite à découvrir ce qui semble être le vrai visage d’Haïti. Laissez les clichés de côté, oubliez la plage et le soleil, Haïti ce n’est pas ça, oh que non. Fanny se livre à nous, avec tendresse, avec douceur et sensibilité. C’est une invitation au voyage, mais pas n’importe lequel, un voyage sensoriel et sensuel...

     René, proviseur d’un Lycée français, est muté à Haïti. C’est à travers son regard, teinté d’innocence et de surprise, que nous allons nous familiariser avec l’île et ses habitants. La stupeur succède à l’étonnement, la stupéfaction n’est pas loin. C’est un choc. Un choc culturel. Un métropolitain parmi les insulaires. Deux modes de pensée et de fonctionnement vont devoir cohabiter, se frayer un chemin dans le quotidien du proviseur. Tout est simple mais si complexe à la fois, les codes sont sans cesse chamboulés, les règles malmenées et les mœurs totalement transformées.

    L’histoire est, sans jeu de mots, pénétrante. Sensuelle sans être crue. Belle sans être naïve. Érotique sans être vulgaire. Charnelle. Troublante. Cela détone avec ce que j’ai l’habitude de lire, avec ce que je lis tout court. Sur Haïti, René affronte une meute de papillons Bizangos, il peine à comprendre ce qui lui arrive, piégé sur une île qui donne l’impression de se jouer de lui. Entouré de nombreuses femmes, le pauvre ne sait plus où donner de la tête, hypnotisé, sous le charme de ces beautés brutes, de ces femmes sur lesquelles plane l’aura de la sensualité, l’appel de l’érotisme et plus encore…
     Des parallèles avec Plume Noire pourraient être effectués, notamment en ce qui concerne la question du sexe mais aussi et surtout, l’engagement de l’auteure qui transparaît dans chacun des mots qu’elle emploie. On sent une réelle volonté de ne rien dénaturer, de défendre une cause et de promouvoir des valeurs, une culture. Le personnage de René permet de glisser d’une vision à une autre, de découvrir de nombreuses facettes. Il est avant tout question d’éducation et d’intégration, de résultats et d’échecs, d’épreuves et de doutes. D’une région du monde à l’autre, les méthodes d’apprentissage ne sont pas les mêmes, il est nécessaire de s’adapter, de surmonter les difficultés pour aller de l’avant. Ne pas imposer les mêmes théories partout, Haïti est hors cadre, hors compétition, elle avance à son rythme, suit une trajectoire qui lui est propre. Elle file…

    La plume de Fanny Bernard est incisive, rythmée et souvent abstraite afin de vous faire replonger avec plus de force et d’ardeur dans la trivialité du quotidien, dans une routine infernale… Cette nouvelle se lit d’une traite, elle vous prend aux tripes, vous met face à une réalité, à vos réalités, à ce qui sommeille en vous, en nous. On savoure la sonorité des mots, le choc des cultures et le besoin de dire beaucoup avec peu. Histoire de Bizangos, à l’image de la plume de Fanny, dévoile le visage d’Haïti, ou tout du moins, un de ses nombreux visages ; sans pudeur ni faux-semblants, sans fard ni filtre. C’est naturel et c’en est troublant tellement c’est beau.


     Mais finalement, qu’est-ce que Bizangos ? Un nom mystérieux dont le secret plane comme une ombre sensuelle sur le récit. Au fil de la lecture, Haïti apparaît être à l’image de ces femmes qui gravitent autour de René : une irrésistible attraction, un fantasme inavoué qui ne demande qu’à être assouvi. Le mal du pays se fait ressentir, le désir également. Haïti fascine, intrigue, terrifie d’une certaine manière. Le proviseur n’est pas épargné par le charme de l’île, son envoûtante magie et sa sulfureuse aura. C’est tout un petit monde qui vit au rythme d’une animation incroyable, un univers survolté et excité, un formidable paysage qui prend forme.
     Cette nouvelle offre une fin comme on en voit peu, je n’en dis pas plus pour vous laisser savourer le choix de Fanny que j’ai énormément apprécié. La chute clôt parfaitement cette sensuelle et belle histoire, inattendue et en harmonie avec les valeurs véhiculées par l’auteure. On pourrait presque penser que cette nouvelle est en réalité un touchant témoignage camouflé, un hommage à cette terre qu’elle chérit. Le format court (30/40 pages) n’a rien de frustrant ici, bien au contraire. L’intensité n’en est que décuplée, les émotions également. Une violente passion anime chaque page, une ardeur telle qu’un immense brasier semble s’emparer des mots, les faisant tournoyer avec grâce et volupté.
     Que vous dire sur Haïti après cette lecture si ce n’est que cette île mérite qu’on apprenne à la connaître. C’est une île qui souffre et des habitants qui souffrent tout autant, c’est une culture qu’il faut préserver, une mentalité qu’il faut conserver. On sent, on ressent l’impuissance des gens, des autorités, de tous celles et ceux qui aiment Haïti, à faire bouger les choses… Cette île recèle tant de merveilles.. tant de mystères… tant de richesses… On souffre et on admire dans un même temps, exultant un râle qui n’est que le reflet de la complexité et de la diversité du pays.
    En définitive, Histoire de Bizangos fait partie de ces nouvelles que l’on a envie de relire, que l’on savoure, que l’on déguste. Plus qu’un simple récit, il s’agit presque d’un aveu de faiblesse devant la beauté brute et les richesses d’Haïti, d’une déclaration d’amour, d’une ode à la sensualité. La plume de Fanny est à l’image de ce qu’elle écrit : incisive et rythmée, abstraite sans pour autant être dénuée de charme, loin de là. Une écriture sans fioritures, sans fard ni faux-semblants qui met en lumière les bancs de l’école et l’éducation , fil rouge qui guidera les pas de René, ce métropolitain qui découvre l’île et ses secrets. Ce livre c’est un choc. Un choc culturel mais aussi émotionnel.

3 raisons de lire Histoire de Bizangos
- Une écriture incisive et rythmée- Un déclaration d'amour à Haïti- Une histoire d'une grande sensualité
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