Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)Nombre de pages : 331
Résumé : Plusieurs lunes se sont écoulées depuis que les six chats élus ont commencé leur voyage. Ils ont retrouvé Minuit, le blaireau, et entendu sa prophétie : leur territoire sera bientôt ravagé par les humains. S'ils ne rentrent pas à temps pour convaincre les clans de quitter la forêt, ils mourront tous ! Mais sur le chemin du retour, ils croisent une tribu de chats étranges, qui prend Pelage d'Orage en otage... Les six élus vont devoir mettre leur vie en danger pour le libérer.
- Un petit extrait -
« Soudain, une forme gris-brun se détacha sur les rochers et s'avança vers lui en longeant le bord du bassin. Un chat ! Avant que Pelage d'Orage ait eu le temps de réagir, un deuxième félin apparut, puis un troisième, et d'autres encore. Toute une bande de matous quittait l'abri des rochers où ils s'étaient dissimulés, se fondant parfaitement dans le décor comme s'ils étaient eux-mêmes des statues de pierre. »
- Mon avis sur le livre -
Lorsque j’entame un marathon-lecture de la saga, je me rends compte d’une chose : autant je connais presque par cœur le premier cycle que j’ai dû lire au moins une bonne vingtaine de fois – ce qui ne gâche absolument rien au plaisir de replonger dans cet univers, bien au contraire, c’est rassurant de savoir où on va –, autant j’ai le sentiment de véritablement redécouvrir les cycles suivants … Je me souviens de l’intrigue globale, mais me laisse surprendre par certains événements, certaines révélations, qui ne se sont pas encore imprimés durablement dans mon esprit. C’est, à mes yeux, l’un des grands atouts de cette saga : on a beau la lire et la relire, il y a toujours la même magie, toujours le même enthousiasme à suivre les aventures de ces chats sauvages, toujours le même étonnement face aux rebondissements … A chaque fois que j’ouvre un tome de La guerre des clans, je retombe en enfance, et cela fait tellement de bien, parfois, de se laisser émerveiller par un livre comme si c’était la première fois …
La destruction de la forêt a commencé … Les Bipèdes arrachent les arbres, empoisonnent les lapins, effrayent le gibier. Des chats disparaissent, et les tensions entre les Clans grandissent, tandis que le désespoir envahit les cœurs et les âmes. Nuage de Feuille ne sait plus quoi faire : doit-elle parler à son père de la mission de Griffe de Ronce et ses compagnons ? les six élus reviendront-ils à temps pour sauver les Clans ? reverra-t-elle sa sœur ? Pendant ce temps, les six chats traversent les montagnes afin de rentrer chez eux … Mais voici qu’une étrange Tribu se dresse sur leur chemin : persuadés que Pelage d’Orage est celui qui les sauvera d’une terrible menace, les chats des montagnes les font prisonniers. Parviendront-ils à s’échapper ? Et surtout … pourront-ils abandonner ces chats terrorisés à leur triste sort ?
Si le premier tome du cycle était centré sur Griffe de Tigre, c’est Pelage d’Orage qui est au cœur de ce volume. Cela fait plaisir de mieux connaitre le fils de Plume Grise, qui a hérité de lui sa loyauté, son courage mais aussi son altruisme : on le voit tiraillé entre son envie de fausser compagnie à la Tribu afin d’aller porter le message du Clan des Etoiles aux siens afin de les sauver, et sa culpabilité à l’idée de laisser ces chats inconnus se faire massacrer alors qu’il aurait pu les aider, quand bien même ils l’ont trahis et pris en otage. De plus, il est tiraillé entre l’envie d’avoir ses amis et sa sœur à ses côtés pour affronter son destin et sa crainte de les mener à la mort. C’est un chat qui manque profondément de confiance en lui, comparé à Etoile de Feu et Griffe de Ronce qui sont deux protagonistes au fort caractère malgré leurs doutes. Pelage d’Orage n’arrive pas à concevoir qu’il puisse être l’élu d’une prophétie, et encore moins le sauveur d’une Tribu qui n’est pas son Clan : comment pourrait-il, lui, affronter ce danger auquel des chats bien plus forts que lui n’ont pas pu venir à bout ? On a envie de le voir devenir un héros … mais le destin – ou plutôt les auteures – en a décidé autrement, et le dénouement de cette intrigue montagnarde est absolument atroce, déchirante, triste à mort. On ne pouvait pas s’attendre à cela …
Autre nouveauté de ce deuxième tome, on retourne plus régulièrement dans la forêt ! Ainsi, on alterne entre un chapitre dédié aux six élus, et un chapitre centré sur Nuage de Feuille, apprentie guérisseuse, impuissante face à la destruction de la forêt et à ses conséquences. Elle voit son Clan dépérir, vaincu par la faim et la peur, sans savoir ce qu’elle est censée faire. Elle aussi est tiraillée : doit-elle briser la promesse faite à sa sœur de ne rien dire de leur mission afin de redonner espoir aux siens, ou doit-elle garder le silence ? De même, doit-elle parler à quelqu’un de la découverte qu’elle a fait sur Papillon et Plume de Faucon, deux chats du Clan de la Rivière, dont l’identité de leur père était jusqu’alors inconnue ? Elle a peur, peur de ne plus revoir sa sœur, peur de voir mourir le Clan entier, peur de mal faire … Tout comme elle, on a mal au cœur de voir la forêt ainsi détruite par les Bipèdes : on est en colère contre eux, qui dévastent tout un écosystème sans même avoir conscience des conséquences de leur expansion urbaine, qui empoisonnent délibérément des animaux pour se débarrasser de toute la faune du bois afin de pouvoir travailler tranquille ! Ce qui, jusqu’alors, semblait anodin aux yeux du lecteur humain se transforme en véritable cataclysme, en catastrophe mortelle pour des animaux qui n’ont rien demandé à personne, qui n’ont jamais rien fait de mal … On espère, du fond du cœur, qu’ils vont s’en sortir … et cela d’autant plus que le final est vraiment effrayant, pauvre Nuage de Feuille !
En bref, vous l’aurez compris, un second tome riche en rebondissements et surtout en émotions : on tremble de peur et de colère, on retient notre souffle, et on pleure toutes les larmes de notre corps. Alors même qu’on pensait qu’avec la mort d’Etoile du Tigre, la forêt et les Clans seraient enfin en sureté et en paix, on a désormais le sentiment que ce qui arrive est plus terrible encore, et on a le cœur qui bat à cinquante mille à l’heure ! Tout semble vraiment perdu … On s’attache tellement à ces chats sauvages qu’on a le cœur déchiré de les voir aussi abattus, aussi impuissants face aux agissements incompréhensibles des Bipèdes. On suit avec crainte les pérégrinations des élus dans la montagne, on se demande ce que la Tribu leur veut, et quand on le sait, on se sent mal pour eux … L’urgence est palpable dans ce tome, et on le ferme avec l’envie impérieuse de commencer immédiatement le suivant afin de savoir comment nos chers félins vont parvenir à se sortir de cette situation qui semble désespérée ! Je me répète, je le sais, mais j’insiste : si vous ne connaissez pas encore cette saga, lisez-là, elle vaut le détour !