Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)

Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)

Thèmes : États-Unis, Ségrégation, école, Racisme, Mémoire, Histoire

Dans la classe de notre jeune narratrice, chaque jeudi matin, un tableau est exposé et la maîtresse recueille les impressions et ressentis de ses jeunes élèves.

Ce jour-là, Nora, ne sait pas comment exprimer ce que le tableau lui inspire.

Mais, la nuit venue, elle en rêve.

Le lendemain, la maîtresse leur raconte une histoire vraie, celle de la petite fille du tableau de la veille.

L'œuvre s'intitule The Problem We All Live With, peinte en 1964 par Norman Rockwell et la représente sur le chemin de l'école.

Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)

Cet album est donc l'histoire d'une transmission.

Parce qu'il ne faut pas oublier les luttes passées.

***

Louisiane, 1960, Ruby a six ans.

Un combat bien plus grand qu'elle va l'emporter dans son tourbillon.

Ruby ne va pas à l'école William Frantz car seuls les enfants Blancs peuvent y étudier.

Elle, comme les autres enfants Noirs, doit aller à l'autre bout de la ville.

Pourtant, un jour, la possibilité lui est offerte de changer d'école.

A condition de passer un examen.

Centre trente enfants le tentent, six sont retenus. Six filles.

Et Ruby est la seule à pouvoir aller à William Frantz.

Le 13 novembre 1960, c'est le jour de la rentrée.

Quatre policiers viennent la chercher chez elle.

Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)Ruby tête haute. Irène COHEN-JANCA et Marc DANIAU – 2017 (Dès 8 ans)

Oui Ruby entre dans cette école, oui elle y étudie.

Seule dans une grande classe, avec une maîtresse, Mme Henry, certes très gentille et pour elle toute seule, mais Ruby en souffre.

Et ainsi l'année se passe.

Lorsque l'année d'après, la rentrée sonne, les choses ont changé. Mais sans explications.

Madame Henry n'est plus là. Mais de nombreux enfants noirs viennent à présent étudier à William Frantz.

Comment expliquer à une enfant que sa présence dérange, juste à cause de sa couleur de peau ? Comment expliquer que des policiers soient nécessaires pour l'accompagner à l'école ?

Comment lui expliquer qu'elle n'est pas responsable de la haine et du malheur que cela répand ?

Et comment lui dire que son courage est un exemple, un modèle et qu'il a aidé à faire changer les choses ?

Les pensées de Ruby reflètent son innocence, sa naïveté peut-être. Ce qu'elle avait toujours considéré comme normal, comme allant de soi, et qui la rendait néanmoins heureuse, est un jour bousculé pour une cause qui se sert d'abord d'elle, avant qu'elle ne soit assez grande pour la comprendre et la rejoindre.

Les illustrations, réalisées à la peinture (gouache ?), s'inspirent toutes des couleurs du tableau de Norman Rockwell.

Leur grande taille nous immerge dans le quotidien d'alors, auprès de Ruby.

Toutes montrent la détermination.

Qu'elle soit issue de la haine, de l'adversité, de la combattivité pour garder ce que l'on a ou de la volonté d'avancer et de faire changer les choses.

Une page documentaire clôt ce très bel album.

L'histoire de Ruby Bridges est commémorée le 14 novembre aux Etats-Unis.