Sinners of Saint, tome 4 : Furious (L.J. Shen)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

En vente sur Amazon


Auteur : L.J. Shen

édition : Harlequin &H

Paru le : 24 Octobre 2018

396 pages numérique

Thème : New Adult

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Fait partie de la série

Sinners of Saint

Résumé :

«  Il avait tout prévu. Sauf le désir qu’elle lui inspire.
Bane. Un homme dangereux, impétueux, sans limites. Tout le monde le sait, même Jesse qui, depuis qu’elle s’est fait violemment agresser, s’est complètement coupée du reste du monde. Alors, le jour où elle le croise en sortant de chez son médecin, elle est immédiatement sur ses gardes. Car, elle en est persuadée, cette rencontre n’est pas un hasard. Bane la cherchait. Mais qu’est-ce qu’un homme comme lui, capable d’avoir le monde à ses pieds, peut bien vouloir d’une femme brisée comme elle ? En temps normal, Jesse n’aurait pas tenté de le savoir. Malheureusement pour elle, l'insistance de Bane ne lui laisse guère le choix...
»

16/20

Je remercie la maison d'édition Harlequin, ainsi que le site NetGalley pour ce quatrième livre lus de cette série. Une couverture dans la lignée des trois premières.

Bane - Roman - a 25 ans et déjà un sacré panel à son actif. Que ce soit en femme, en business, il est connu dans la ville. Il a besoin d'argent pour ouvrir sa propre grande surface "SurfCity". Un domaine réservé aux jeunes et au surf. Un premier contact auprès de Vicious (le premier personnage de la série : mon avis par là) qui en résulte d'un "non, mais je connais quelqu'un qui serait intéressé". Bane va faire affaire avec Darren. Il a le pognon, l'envie d'investir. En échange, il va lui demander un service : Sortir sa fille de la maison, la ramener à la vie réelle, sans la toucher. Contre 4 millions, Bane ne va pas faire le difficile. Seul hic, la demoiselle sera très difficile à approcher d'une part et d'autre part elle va mettre le jeune homme dans une position instable sans le savoir.

Un quatrième tome qui ne parle pas des Four Hot Heroes, comme j'aurais pu le penser, mais plutôt sur un homme extérieur à ce clan, sans vraiment y être extérieur. Il est le digne descendant de ses quatre hommes. Fourbe, manipulateur, entier, possessif, voleur, prostitué... il est capable de tout du pire et du pire surtout. Il a perpétuellement besoin d'argent et la chance de signer un contrat avec Darren lui apporte ce dont il a besoin. Un service contre un autre qui risque de l'obliger à se mordre les doigts.

Bane a un passif et un actif lourd. Il a une liste d'amantes plus longues que ses deux bras réunis, des plans d'arnaques plus gros que le bottin, une grande gueule, vicelard jusqu'au bout des ongles. 7 ans après les événements du 3ème tome, on aurait pu croire qu'il serait plus responsable, moins bad boy. En fait c'est tout le contraire, sauf pour les responsabilités, ça il n'en manque pas et ne déroge pas à ses règles.Tout est bon pour soutirer un maximum d'argent aux commerces et celui qui ne veut pas... Il ne vaut mieux pas savoir ce qui risque de lui arriver. Les règles, c'est un problème surtout lorsque l'on a signé un contrat si juteux. C'est un homme qui smeble sans valeurs et pourtant plus on lit l'histoire, plus on voit qu'il n'est pas le connard qui'l veut montrer. Il a une carapace qui le protège en un sens.

« Me faire sortir de ma coquille.
Comme si j’étais un fichu crabe.
Tout ça pour me jeter encore vivante dans l’eau bouillante.
Avant de me poser sur une assiette.
Pour me briser. M’anéantir. Me dévorer.
Malgré ma nausée croissante, je n’ai pas ralenti. Non. J’ai couru plus vite, pendant que mes larmes brûlantes dévalaient mon visage qui me paraissait glacé.
Après l’Incident, je m’étais demandé ce qui, dans mon comportement, avait pu causer cette catastrophe. « Elle l’a bien cherché » : j’avais trop souvent entendu cette phrase. Si mon père avait encore été là, il aurait sûrement affirmé que ça n’avait aucun sens. C’était un assistant social, un poète et un ivrogne dépressif. Mais c’était aussi quelqu’un d’intelligent. Mon agression n’avait rien à voir avec ma façon de m’habiller, de me comporter, ni même avec ma volonté d’appartenir à un milieu qui avait déjà décidé que j’étais différente — tout comme Roman — ... »

Sa rencontre peu fortuite avec Jesse (vu l'entente cordiale avec son père qui n'est autre que Darren) se fait en douceur. Un pneu à plat, une aide providentielle qui chagrine énormément ce petit bout de femme qui sort de sa psy. C'est la seule sortie qu'elle s'autorise dans la semaine. Elle n'a plus confiance en personne et surtout pas en les hommes. Son viol d'il y a deux ans l'a totalement rendue inexpressive, renfermée. Et la réputation qui a suivi cet acte monstrueux ne l'a pas aidé à avoir confiance en l'être humain. Il ne veut pas la harceler, et va donc tenter des approches subtiles, ce qui est risible quand on connaît sa réputation !

Deux êtres qui ont vécu de terribles événements. Lui va tenter de la refaire devenir cette ancienne Jesse, elle qui va vouloir le changer dans certains de ses comportements. Je tais beaucoup de noirceur dans cette histoire. Leur passé les a construit de telle manière que leur coeur est enrobé d'une muraille d'acier. Le physique n'est rien. Bane est décrit comme beau tel un Dieu, Jesse a des traces sur elle en plus de celles qui seront indélébiles jusqu'à ce qu'elle arrive à tourner cette page noircie. L'auteur a dépeint cette ville comme aimant les ragots, où l'argent fait sa loi, la police ne pouvant rien faire, étant pieds et poings liés. Jesse apprend à se reconstruire, doucement, lentement. Après un pareil traumatisme, comment peut-elle revivre au grand air ? Sans compter tout ce que l'on apprend...

J'ai beaucoup aimé la mère de Bane (contrairement à celle de Jesse qui ne mérite même pas que je lui dédie des lignes). Née en Russie, elle est venue alors qu'il était tout petit. C'est une femme de courage qui a dû apprendre la langue sur le tas, a encore des expressions de chez elle qui font sourire de plaisir. Elle est vive d'esprit et observe ce qui se passe autour d'elle et surtout de son fils. Entre les deux, l'amour est fort. Chacun fera en sorte que l'autre soit au mieux, plus de faim, plus de problème d'argent. On comprend beaucoup mieux pourquoi Bane fait tout ce qu'il veut pour en récupérer un max. L'auteur nous montre les liens entre ses personnages et j'ai adoré les lire.

« La sonnette de ma mère avait la couleur du vomi.
Elle était sale et usée. Un peu comme moi. Les gens allaient et venaient, mais Sonya Protsenko restait et m’offrait toujours une épaule sur laquelle me reposer. Son frigo était rempli en permanence de boulettes de pomme de terre et de soupe au chou faite maison. Je trouvais un certain réconfort dans le fait d’avoir une mère digne de ce nom. Même si notre relation n’avait rien de simple — je n’étais pas le meilleur fils au monde. Je n’étais pas le pire non plus.
Par exemple, je faisais toujours ce qu’elle me disait. Je lui étais reconnaissant de ne pas m’avoir torché les fesses à coups de cintre à l’époque où j’étais en couches-culottes, même si je n’aurais pas pu lui en vouloir. Violée à l’âge de dix-huit ans par un membre de la mafia russe, elle avait fui le pays avec moi alors que je n’avais pas trois ans. Ensuite, elle avait suivi des cours à la fac, décroché un diplôme de psy. Tout en trouvant le temps de s’occuper de ma scolarité, de m’acheter une planche de surf, et de s’asseoir sur le sable toute seule... »

L'histoire de Jesse touche énormément Roman, cela le plonge dans un passé très proche, trop proche pour ne pas se sentir concerné. Peut-être que c'est cela qui inconsciemment va les réunir, pas en une journée non plus, mais avec du temps et de la patience, on voit un lien entre eux se former. De plus, la jeune femme, même si elle ne voit plus personne, fait l'effort d'aller voir sa voisine qui est malade. Un très beau geste, surtout lorsque l'on suit également cette histoire en parallèle.

Petits bémols : la psy dont j'ai oublié le nom et dont sincèrement je m'en moque un peu. Il y a des trucs louches dans la vie des gens, elle en fait partie. Cela se ressent dès le départ, surtout lorsque l'on sait que Jesse la voit depuis ses douze ans, au moment où son père est décédé, jusqu'à maintenant, elle en a 20 ans dorénavant. La relation entre la psy et un autre personnage n'est pas approfondi à mon gout.

En conclusion, j'ai volontairement tu certains points. Une histoire qui comporte de nombreux rebondissements, des zones d'ombres qui s'éclaircissent (OK pas toutes), des personnages qui méritent une seconde chance. Je me demande bien sur qui se portera le prochain tome, car il y a de quoi faire avec tous les personnages qui les entourent.
 

 

#Furious #NetGalleyFrance