Eden springs de Laura Kasischke

Par Krolfranca

Eden Springs

Laura Kasischke

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy

Page à page

2018

170 pages

Dans la série « je navigue de déception en déception », je vous présente le dernier Kasischke. Une auteure qu’on aime ou qu’on déteste. Personnellement, j’ai aimé les 6 romans que j’ai lus, vraiment beaucoup aimé pour certains d’entre eux.

Donc, je me suis dit en prenant en main ce dernier ouvrage paru en France, « là, je vais enfin sortir de ma série noire ! » Que nenni !

Cet ouvrage ne manque pourtant d’intérêt. Pour la première fois, Laura Kasischke s’inspire d’un fait réel. Au début du siècle dernier, aux Etats-Unis, un prédicateur promet la vie éternelle à ses adeptes. La communauté qu’il a fondée vit de la vente de fruits de leur verger et d’un parc d’attractions ouvert à tous. Seulement voilà, un beau jour, alors qu’il croyait enterrer une femme de 68 ans, sur le terrain de la communauté, un fossoyeur s’aperçoit qu’il descend en terre un corps de jeune fille.

Laura Kasischke retrace l’histoire de cet homme et de sa communauté à l’aide d’extraits de journaux, de témoignages, de photos, et elle y insère sa propre vision des choses, d’une manière tantôt poétique, tantôt à travers des dialogues savoureux, ne livrant que des bribes de l’histoire, comme une mosaïque dont le lecteur a, malheureusement, bien du mal à assembler les morceaux cassés.

J’ai eu un fort sentiment d’insatisfaction, n’ayant qu’une vision impressionniste de l’histoire, et non globale. On sent bien que les jeunes filles ont une adoration sans borne pour Benjamin  Purnell (le prédicateur), on ne sait rien de ce que pensaient les hommes (il y en avait pourtant), on n’apprend pas grand-chose sur Lena Mc Farlane, celle qui a fait des révélations, on navigue à vue.

J’ai donc eu beaucoup de mal à m’intéresser au roman. L’auteure avait pourtant de quoi développer ses thèmes de prédilection : l’adolescence, le rapport à la mort, l’étrangeté des situations mais ici, ce n’est pas abouti.