Chronique « LAST MAN – Tome 11 »
Scénario de BALAK
Dessin de BASTIEN VIVES & MICHAËL SANLAVILLE
Public conseillé : Grands Ado / adultes
Style : Fantastique, Manga Français
Paru le 7 novembre 2018 aux éditions CASTERMAN
216 pages couleur et noir et blanc
12,50 euros
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Ca commence comme ça…
La magie noire du sorcier est devenue trop puissante même pour la grande Calistra et la vallée des rois se meurt à mesure que ses habitants succombent à la grande peste. Mais alors que tout semble terminé, Richard et ses compagnons vont tenter le tout pour le tout afin de venger Marianne et par la même occasion sauver le royaume.
Ce que j’en pense
“Last Man” est considéré par beaucoup de lecteurs (et j’en fais partie) comme le meilleur manga français. C’est pourquoi voir la fin de la série se profiler est à la fois une joie et un déchirement. Une joie, tout d’abord, parce que cet avant-dernier tome nous plonge dans un univers plus sombre que jamais. Nous retrouvons, en effet, une vallée des rois devenue méconnaissable. Des plaines désertiques, peuplées de villageois difformes et anthropophages, nous sommes bien loin des prairies verdoyantes des premiers albums.
De plus, Balak nous a mijoté un scénario où Steampunk et Heroic Fantasy font toujours aussi bon ménage. Il est vraiment jouissif de voir nos héros faire face à des créatures mystiques avec des flingues à la puissance dévastatrice. Cela donne lieu à des scènes de combat dantesques magnifiées par des graphismes qui, je trouve, parviennent à un niveau jamais atteint jusqu’ici dans la série. Du trait des personnages à l’encrage, Bastien Vivès et Michaël Sanlaville se surpassent et arrivent à donner à l’album une dynamique impressionnante. Et que dire des scènes de flash-back où le trait se fait plus doux afin d’en souligner l’aspect nostalgique ? Du grand art ! Les pages défilent donc (souvent sans une seule phylactère) sans qu’il n’y ai une seule longueur. Ça explose, ça saigne, ça fusille à tout va ! Un vrai story-board de film hollywoodien !
En parlant d’Hollywood, jamais Richard n’avait été aussi charismatique. Il apparaît ici comme une sorte de mélange entre Ken le survivant et John McClane. La force brutale associée à une espèce d’ironie narquoise. La scène du fusil à pompe enrayé m’a d’ailleurs fait hurler de rire. Mais Richard est loin d’être le seul point fort de cet album puisque les scénaristes parviennent ici à rendre chaque personnage plus humain. Que ce soit dans leurs interactions, dans les flash-backs émouvants Vivès et Sanlaville cherchent clairement à éveiller notre empathie. Peut-être pour mieux nous émouvoir dans le dernier tome ?
Un humour que nous le retrouvons d’ailleurs en fin de tome où les auteurs ont glissé quelques pages bonus… disons un peu spéciales.
Pour conclure, ce tome 11 ravira sans nul doute les fans de la série. En effet, même si quelques défauts demeures comme les fonds de case désespérément vident de décor ou un cliffhanger de fin, certes alléchant, mais pas forcément très inspiré l’ensemble arrive à nous captiver comme jamais. À la vue de ce hors-d’oeuvre plus qu’alléchant, une chose est sûre c’est que “Last Man” va finir en apothéose !
À noter : Les auteurs ont glissé en fin d’album quelques pages bonus qui valent vraiment le détour.