Coincée entre sa nature de femme forte et indépendante et ce plaisir pris aux gestes de galanterie de la part de la gent masculine, voici Eva. Ce roman est pour moi un constat sur le statut de la femme, un regard quelques fois acerbe sur le comportement des hommes. Eva, 40 ans dans les années 90, une période charnière, nous raconte dans ce qui ressemble à un journal intime, son quotidien de quadragénaire célibataire et sans enfant, son envie de tendresse et d'attentions amoureuses, mais pas à n'importe quel prix. Evelyne Dress a un style percutant, elle appelle un chat un chat, pas de faux-semblants, de non-dits, la passion charnelle, le sexe ne font pas bondir de honte ce personnage qu'elle nous raconte à travers ce roman. La femme dans sa complexité, son besoin de s'interroger, de comprendre, de tout analyser tout le temps. Elle peut rarement pratiquer le sexe sans amour, contrairement aux hommes et c'est tout le problème d'Eva. 5ème roman de l'auteur aux multiples casquettes, elle aborde ce sujet avec sérieux car c'est une réalité dans laquelle les femmes de 40 ans sauront se retrouver avec pourtant une légèreté typique de la plume d'Evelyne Dress, que j'aime décidément beaucoup. J'ai découvert l'univers de auteur grâce au roman La maison de Pétichet en septembre 2017, voici ce que je vous en disais: https://livresque78.wordpress.com/2017/09/18/la-maison-de-petichet-develyne-dress/ Un vrai plaisir de retrouver les mots de cette femme que l'on sent elle -même forte, indépendante et que l'on a véritablement envie de suivre à travers ses histoires. Un roman évident, bien écrit, sans prise de tête, une parenthèse qui fait sourire tout autant qu'elle fait réfléchir à la condition de la femme que ce soit dans les années racontées dans ce texte, qu'en 2018, car au final on se dit que la femme reste la même malgré le temps et les années qui passent. La place de la femme dans la société est un sujet d'actualité permanent, la solitude et le célibat le sont tout autant. Merci à Éric Poupet ainsi qu'aux éditions Glyphe.
Eva, célibataire de quarante ans, n'a pas fait l'amour depuis trois ans. Elle est pourtant belle, dynamique, sportive, branchée.
Il y a trois ans, Bruno la quittait, probablement parce qu'elle voulait un enfant, et lui, pas !
Elle a mis tout ce temps-là à s'en remettre... et comme pour elle, il n'y a pas d'amour sans amour , elle commence, un peu, à dysfonctionner .
Elle va consulter son gynéco qui lui dit : Vous vous débrouillez comme vous voulez, mais il faut 'réactiver'.
Alors, Eva prend sa respiration, sort dans la rue, regarde tous les hommes qui passent, et se dit : Ça va pas être de la tarte !
Pas d'amour sans amour , raconte, avec sincérité et par touches successives la génération qui a voulu échapper au schéma parental en vivant sa révolution sexuelle, sociale, intellectuelle, et qui, finalement, se retrouve en 2002 avec le goût amer de la solitude.