Chronique « DES PLUMES & ELLE »
Scénario, dessin et couleurs de PAUL SALOMONE
Public conseillé : Adulte
Style : Conte pour adultes, érotisme
Paru le 21 novembre 2018 aux éditions DELCOURT
88 pages couleur
21,90 euros
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“Je ne suis pas comme elles… Je suis une bête. Je suis laide…”
Ca commence comme ça…
Paul Salomone est un dessinateur que vous connaissez peut-être grâce à la série à succès (scénarisée par Lupano) “L’homme qui n’aimait les armes à feu”. Si c’est le cas, dans cette série “Western” décalée, vous avez pu remarqué la beauté de son héroïne (une véritable salope !), la belle Margot.
Son amour pour les courbes féminines, Paul Salomone l’exploite dans un premier album en solo, un véritable poème graphique dédiée à la beauté féminine.
Dans cette oeuvre de fiction aux thèmes fantastiques, nous faisons connaissance avec une chouette « bête-peintre », folle d’amour pour de belles danseuses nues. Qu’elles exercent leur métier sensuel sur la scène du Moulin Rouge ou sur d’autres cabarets plus modestes, cet amour passionné se concrétise par de superbes tableaux des Belles qu’il entrepose dans son petit atelier. À défaut de vivre son amour et son désir, il le rêve, le fantasme…
Cette fable graphique extrêmement sensuelle est réalisée de façon magistrale. Les femmes sont sublimées dans leur beauté physique. Je pense à Dita Von Teese, icône des “effeuilleuses”, dont la perfection et la sensualité touchent au sublime.
Comme pour tous les contes, ce récit a des vertus pédagogiques. Qu’est ce que la beauté ? Est-elle unique ou multiple ? Est-ce l’oeil qui regarde qui rend beau ou est elle absolue ? Avec “Des Plumes et Elle”, Paul Salomone ne donne pas un cours de philosophie, mais il expose les thèmes sous jacents avec intelligence…
Côté graphique, le trait classique de Paul Salomone est magnifique. C’est élégant et léger, sensuel, érotique, sans jamais tomber dans la pornographique. La narration est souvent classique, ce qui ne l’empêche pas de nous offrir de grands portraits en pleine page, à admirer tranquillement. Enfin, la mise-en-couleur est très originale. De grands lavis saturés en camaïeux accompagnent le récit et nous plongent dans des ambiances marquées.