Kamel Benaouda, premier lauréat masculin du Concours du premier roman jeunesse

Par Lucie Cauwe @LucieCauwe

Kamel Benaouda. (c) Jérémie Coris.


Et voilà, c'est le Lyonnais Kamel Benaouda qui est le lauréat du troisième Concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama (lire ici). Son "Norman n'a pas de super-pouvoir" a été préféré aux 923 autres premiers manuscrits reçus. Son roman paraîtra le 29 novembre en versions papier et numérique (Gallimard Jeunesse, 320 pages). Originaire d'un quartier défavorisé de Lyon, Kamel Benaouda a grandi dans une famille de huit enfants. Il a suivi des études de lettres modernes tout en écrivant pour le plaisir. Âgé de 36 ans, il enseigne aujourd'hui le français dans un lycée près d'Angers, où il vit avec sa compagne et leurs quatre filles.
"Norman n'a pas de super-pouvoir" nous plonge dans le monde de Norman, où  chacun possède un don spécial: vision nocturne, télépathie, respiration sous l'eau, invisibilité... Sauf Norman! Or ce matin-là, au collège, le héros doit passer le test qui le révélera à la terre entière. Pour échapper à cette humiliation, une seule solution: tricher! Avec ses amis Agathe, Franck et Jibril, il monte un plan des plus périlleux... Dès 10 ans.
Via Gallimard, quelques questions à Kamel Benaouda
Quels sont les cinq livres qui ont marqué votre enfance?
Question difficile... Par ordre croissant d'importance, je dirai: Jules Verne, "20.000 lieues sous les mers", Mark Twain, "Les aventures de Tom Sawyer", les livres d'Anthony Horowitz, en particulier "Ennemi public n°2" (plus encore que "Le Faucon malté", qui le précède), "L'Odyssée" d'Homère, et d'une manière générale, les contes et la mythologie de différentes cultures, Loïs Lowry, "Le Passeur".
Comment vous est venue l'envie d'écrire? 
Je ne suis pas très original, mais c'est à force de lire que m'est venue l'envie d'écrire. Les livres ont tellement apporté à mon enfance que j'ai eu envie de "rendre" ce qui m'avait été si généreusement offert. J'ai longtemps cru que ce n'était qu'un passe-temps, avant de comprendre qu'il s'agissait surtout d'un besoin. Je ressasse des histoires et elles m'obsèdent jusqu'à ce que je les ai couchées sur papier.
Pourquoi avez-vous participé au concours? 
Une amie, qui écrit aussi, m'expliquait que les appels à textes et les concours étaient une bonne manière de se faire connaître... Je la remercie aujourd'hui! Le hasard a voulu que je termine mon roman quelques mois avant la date butoir du concours, ce qui m'a laissé le temps de corriger l'ensemble.
Où avez-vous trouvé l'inspiration pour écrire cette histoire? 
Les super-héros, que l'on voit partout, et qui ont d'ailleurs fait partie de mon enfance, présentent une limite qui m'a toujours frustré: ils ont tendance à rendre la réalité fade et sans intérêt. J'ai donc eu envie d'écrire une histoire qui parodie cet univers et soit, d'une certaine manière, une célébration de l'ordinaire.
Racontez votre livre en une phrase.
J'aime bien la manière dont l'équipe de Gallimard l'avait formulé: "Dans le monde de Norman, chacun est doté d'un super-pouvoir... sauf Norman. Avec l'aide de ses copains, il va s'efforcer de faire croire qu'il n'est pas différent des autres".
Qui a été votre premier lecteur ? 
Mes deux filles aînées, qui avaient 9 ans à l'époque. Pour savoir si, objectivement, mon roman valait le coup d'être proposé au concours, j'ai réalisé une fausse édition du livre, avec un faux nom, et je le leur ai fait lire en faisant croire que je l'avais acheté en librairie. Quand elles m'ont conseillé de le lire à mon tour en m'expliquant que c'était prenant et drôle, j'ai su qu'il avait ses chances...