Les Loups-garous de Thiercelieux : Lune rousse

Par Mana_


L’une vit le jour, l’autre vit la nuit… 1846. Un soir d’automne, le ciel est rouge au-dessus du village de Thiercelieux. Lapsa et Lune ont grandi ensemble mais cette nuit-là, l’appel de la lune rousse va les séparer. Lapsa découvre qu’on lui a menti sur la mort de ses parents et se jure de découvrir la vérité. Lune se lance à la poursuite d’un loup noir, jusqu’à un coffre caché sous un rocher. À l’intérieur : des masques de loups, un poème oublié qui parle de vengeance… Un masque sur le visage, la jeune fille se sent soudain investie d’une force animale. Elle fait le serment de lutter contre les injustices qui frappent le village. Mais la malédiction des loups, surgie du passé, ne risque-t-elle pas de bouleverser Thiercelieux et de les dépasser toutes les deux ?

Un grand merci à la plateforme NetGalley et aux éditions Castelmore pour ce partenariat.
Pourquoi ce livre ? Qui n’a jamais entendu parler des fameux loups de Thiercelieux, issu du jeu de rôle (et non pas jeu drôle comme j’ai pu écrire avant de corriger… même si le qualificatif s’allie très bien à ce jeu, si on joue avec des personnes qui savent incarner des personnages) du Loup-Garou ? De mon côté, c’est grâce à la seule et unique colonie de vacances que j’ai fait à dix ans qui m’a permis de découvrir cet univers.
Ce livre reprend les codes du jeu, pour mon plus grand plaisir. Si j’ai été perplexe lors du premier quart, je fus finalement conquise par l’usage des règles du Loup-Garou.
Lune rousse se concentre sur deux jeunes filles aux portes de l’adolescence : Lapsa, une rousse qui se cherche, et Lune, sa meilleure amie, plus affirmée. Toutes deux vivent des moments difficiles. La première est orpheline et cherche des réponses auprès de sa grand-père, apothicaire, quand l’autre voit ses amourettes bafouées par un mariage odieux. Toutes deux vont devoir se battre par le biais d’outils, au sens large du terme, pour obtenir justice et révélations.
Comme annoncé auparavant, j’ai été grandement sceptique par le début. Si la lune rousse, comme l’indique le titre éponyme, laissait entendre du mouvement pour ne pas dire du grabuge, le rythme est assez mou, l’accent se portant sur l’intronisation des personnages, leurs relations et leur environnement. C’est long, pour un livre jeunesse. Seulement, tout se décante d’un coup, une fois découvert quelques objets nécessaires à l’incarnation dans cet univers rôlesque. Le meurtre n’est pas forcément présent, du moins pas tout de suite, et de manière à ne pas présenter les jeunes comme des coupables. C’est bien fait, marquant sans être choquant. La fin ravira les plus jeunes car elle ne manque pas de rebondissements et de révélations. Pour ma part, je fus déçue car j’avais senti le vrai derrière certaines révélations, m’empêchant de savourer pleinement ces dernières.
Un petit point m’a chiffonné. Le résumé annonce que l’une vit le jour, l’autre la nuit. C’est totalement faux. Si l’une vit en effet le jour, l’autre vit le jour comme la nuit. Je n’ai pas trouvé cela très crédible, c’est comme si, pendant une semaine, la jeune fille ne dormait qu’une poignée d’heures par jour. A ce rythme, elle ne peut pas tenir et de ce fait, ça m’a semblé très peu crédible, après réflexion.
Je fus surprise par la complexité de certains personnages. Si certains m’ont paru fades et communs, comme Dib, le petit garçon adopté et maltraité, d’autres m’ont grandement plu comme Raoul, qui n’a pas une adolescence facile mais qui garde cette noblesse de coeur. Lapsa et Lune ont une très belle amitié, même si leurs décisions, leurs secrets, n’entraînent pas assez de conséquences à mon goût. Je les ai trouvés assez enfantines, dans le sens où elle ne prendrait pas les meilleures décisions, où elles rêvent encore au prince charmant et aux belles histoires qui se finissent bien. Je ne les ai pas forcément appréciées par mon point de vue mature mais elles raviront probablement les plus jeunes. Dans les plus vieux, la grand-mère apothicaire comme la mère Loisel et l’Ancien m’ont beaucoup plu ! Mais ça, faut lire pour comprendre ce trinôme.
La plume est tout ce qu’il y a de plus banale. Style léger, vocabulaire simple et phrase directe pour donner l’impression de dévorer ce livre en moins de deux. Et ce fut le cas, trois petites heures peuvent suffire pour terminer ce livre.


15/20