Encore un exemple de l'attrait de l'indépendant pour les créateurs. Après avoir collaboré ensemble chez Marvel Comics, les auteurs David F. Walker et Chuck Brown et l'artiste Sanford Greene emmènent leur talent chez Image Comics pour une nouvelle création, Bitter Root.
Ce comic-book nous amène dans les années 20 à Harlem, pendant la "Renaissance de Harlem". On suit la famille Sangerye, qui lutte contre des forces surnaturelles. La famille Sangerye lutte depuis des siècles contre le Grand Mal [Great Evil dans le texte, NdR], mal qui a plusieurs noms, mais toujours les mêmes racines : la haine, qui transforme les hommes en monstre. Les Sangerye traquent ces monstres à travers New York et tentent de les sauver, via des connaissances ancestrales.
Très rapidement, et avec un talent certain, les auteurs nous présentent les différents membres de la famille, de façon très naturelle. Les liens et caractères sont vites définis, à travers des dialogues bien sentis. L'ambiance de l'époque ressort très bien, avec le design des personnages, mais aussi les lieux ou bien le racisme ambiant. On est rapidement happé par l'histoire, beaucoup de personnages supplémentaires sont introduits dans ce premier chapitre et il y a suffisamment de mystère pour qu'on ait envie de lire la suite.
Graphiquement, c'est somptueux. Sanford Greene a un trait très dynamique, à la limite du cartoonnesque, qui donne beaucoup d'émotions au personnage et de mouvement à ses cases. La coloration, qu'il fait avec Rico Renzi, est très agréable. Le Harlem de nuit à des nuances de pourpres très jolies, tandis que les autres couleurs sont adaptées à l'environnement. Le design des personnages principaux est très réussi, et celui des monstres assez cool. Greene peut se lâcher sur quelques cases et ça donne envie de voir l'action se lancer véritablement.