Le précédent album de Koren Shadmi m’avait emballé. C’est donc avec plaisir et impatience que je me suis lancé dans ce pavé mélangeant SF et récit d’initiation. Le résultat est surprenant, ne cherchant pas à naviguer d’un genre à l’autre mais créant au contraire une alchimie aussi improbable que séduisante entre les aspects futuristes et la relation amoureuse ultra-réaliste de Victor et Patricia.
Incroyable de constater à quel point cette banale amourette de lycéens m’a passionné. Évidemment, ceux qui ont lu Le voyageur savent que Shadmi n’est pas du genre à céder aux tentations du feel-good gnangnan. La conclusion m’a certes paru un peu abrupte mais j’ai aimé y retrouver la noirceur et le pessimisme qui caractérisent son univers. Les histoires d’amour finissent mal en général et cette impossible histoire d’amour en particulier ne pouvait pas déroger à la règle.
Bionique de Koren Shadmi (traduit de l’anglais par Bérengère Orieux). Ici Même, 2018. 180 pages. 26,00 euros.