Et pour cause, avec son ami Jun, ils découvrent son passé criminel.
Le lendemain, Keita va avertir la police locale, mais n'y trouve que la toute jeune recrue de deux jours, lorsque Jun l'informe qu'il a vu l'homme rôder sur l'exploitation.
Ils le trouvent en train d'espionner la fille et la femme de Keita (avec qui les choses ne vont pas bien - et qui habite désormais en ville).
La peur, les suspicions, le malaise qu'instaure cet homme, les poussent tous les trois à prendre de bien mauvaises décisions...
Dans une narration parallèle, les raisons de sa remise en liberté anticipée et son changement d'identité nous sont révélés, envoyant l'Inspecteur Tsutomu Hatakeyama à Shishikari.
Lorsque Jérôme a présenté ce titre ( CLIC), j'ai tout de suite su qu'il me plairait.
A le lire, et même si il y a des différences, le parallèle avec le film Funny Games U.S. (de Michaele Haneke, 2007), s'est imposé.
Un malaise impalpable s'installe, les évènements s'enchaînent de manière implacable, sans que rien ne puisse avoir de prise dessus. Chaque décision est forcément mauvaise et en entraîne d'autres aux conséquences, bien sûr, imprévisibles. Les rôles se floutent, s'inversent. Les (mauvaises) surprises ne font que commencer.
Pour nous lecteurs, qui savons qui est cet homme, ce qu'il a fait et potentiellement fait, cette situation est étouffante.
On est, de fait, rallié, à Keita, Jun, et le policier et ne pouvons que craindre pour eux pour la suite.
Cette distribution des rôles gentils/méchant est un peu caricaturale, et nettement visible dans le dessin, notamment les visages, mais aussi postures.
Au-delà, ce premier tome (qui promet une série haletante), nous interroge sur le rapport que la société entretient avec la prison, et surtout avec ceux qui ont purgé leur peine, payé " leur dette ", comme on dit. Au Japon, avec des détails propres à ce pays, mais aussi d'une manière universelle.
Redevenus des citoyens comme les autres aux yeux de la loi, le sont-ils réellement pour la population ? Se posent les questions de la confiance et des aprioris.