Chronique « GIACOMO C. Retour à Venise – Tome 2 »
Scénario de JEAN DUFAUX
Dessin de GRIFFO
Public conseillé : ado / adultes
Style : Aventure policière / Historique
Paru le 28 novembre 2018 aux éditions GLENAT
56 pages couleur
14,50 euros
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ça commence comme ça…
De nuit, à Venise, “Le Chevalier”, l’homme fort des bas fond de la ville rejoint ses hommes. Ils se font ouvrir la porte d’une maison bourgeoise. A l’étage, la jeune et belle Louella s’est occupé du vieux Calimari, qui après l’effort, dort à poing fermés.
En sortant, les sacs pleins, le Chevalier et ses hommes sont arrêtés par la “Cuarenta Criminale”. Tentant de s’enfuir, un des voleurs est froidement abattu d’une balle dans le dos… C’est Giacomo C. qui a organisé ce piège. Après s’être assuré que ses hommes ne tuent personne d’autre, il va dans la maison retrouver Louella. Il évite sa lame et la libère…
Ce que j’en pense
Comment, Giacomo C. le libertin sans morale, aventurier, jouisseur, noceur, coureur de jupons patenté aurait changé ? À son retour de Venise après cinq années d’exil, le beau Giacomo a résolu une histoire d’espionnage qui impliquait les turcs et la Cité des Doges. Fort de ce succès, la cité souveraine lui a offert un poste d’agent à la Guarenta Criminale. Pour ses anciens amis (des bas fonds) c’est une traîtrise, rien de moins !
Mais les apparences sont trompeuses. Si Monsieur de C. a accepté d’entrer au service du pouvoir, c’est pour mieux démasquer un complot, car une alliance contre nature unis les hauts et les bas fonds de la ville…
Ce nouveau cycle de Giacomo C. avait démarré assez tranquillement. Maintenant que la nouvelle situation est posée, Jean Dufaux (scénario) et Griffo (dessin) s’en donnent à coeur joie.
Jean nous offre un portrait bien différent de son héros. Fini l’aventurier séducteur, voici le “sobre” serviteur du pouvoir… Cette transformation (qui n’en est pas une !) permet à Giacomo d’observer de l’intérieur un nouveau jeu de pouvoir. D’un côté, un nouvel homme fort, nommé “Le maître d’école” (qui a les traits de l’acteur Mads Nikkelsen) s’empare du pouvoir de la rue. Brutal, sans scrupule, il renverse “Le chevalier”, le chef de la racaille, aidé par les hommes de la Guarenta Criminale. Cette alliance permet d’imaginer un désordre d’où naîtrait un nouvel ordre… Dans ce jeu de dupes et de mort, où Giacomo trouvera-t il son intérêt ? Dans le futur ordre ou chez ses anciens amis ?
Dans ce nouvel épisode, Jean Dufaux varie agréablement la série, changeant les rôles de son héros et le mettant ainsi dans des situations inédites. C’est sur, les belles femmes séduites par Giacomo sont moins nombreuses que d’habitude, mais l’intrigue n’en est que plus riche.
Au dessin, Griffo est de plus en plus à l’aise avec son “vieux personnage”</strong>, qu’il a retrouvé après 10 ans d’arrêt. Les décors de Venise sont sublimes, magnifiées par une mise-en-couleur traditionnelle juste et légère. Bien entendu, sa science de la narration fait mouche.
Pour moi, la série Giacomo C. retrouve un panache et un second souffle mérité !