Chronique « NILS – Tome 3 – L’Arbre de vie »
Scénario de JÉRÔME HAMON
Dessin et couleurs de ANTOINE CARRION
Public conseillé : Ado / Adultes
Style : Aventure Fantastique
Paru le 28 novembre 2018 aux éditions SOLEIL, collection “Métamorphose” (dirigée par Barbara Canepa et Clotilde Vu)
64 pages couleur
15,50 euros
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ça commence comme ça…
Le second tome s’est clôturé dans le plus grand chaos. La déesse Skud a déversé toute sa colère sur Cyan.
Isolée, Alba arrive dans le monde d’origine de Nils. Elle débarque en pleine messe, et se fait capturer par des religieux fanatiques.
Loin de là, en Perse, les dignitaires de Cyan continuent leur quête. Pour vaincre la mort du fils du roi Charles, ils sont à la recherche des grands textes mystiques.
De son côté, Nils est guidé par l’esprit de la déesse Verdandi. Il découvre qu’il est investi du pouvoir d’omniscience et peut se téléporter. Mais la déesse a de grands projets pour lui, car c’est l’élu<, celui qui doit rétablir l'équilibre entre les mondes...
Ce que j’en pense
Voici enfin le troisième et dernier épisode de la grande saga écologique, à l’inspiration nordique de Jérôme Hamon et Antoine Carrion. Je dois avouer qu’à la fin du second épisode, j’ai eu un doute. Le chais final me faisait douter qu’il y ait un 3e tome. Et pourtant, Jérôme Hamon rebondit sur cette fin crépusculaire pour nous offrir un nouveau rebondissement. Si Cyan est détruit et le prince du roi Charles mort, rien n’est vraiment résolu. La déesse Skud est toujours autant en colère contre l’humanité et l’arbre de vie toujours aussi moribond, faute d’élémentaires…
Dans cette ambiance de fin du monde, Jérôme nous fait suivre les “aventures dramatiques” de Alba et de Nils, l’élu, tandis qu’en parallèle, les hauts dignitaires de Cyan (grâce à leur technologie) tentent de passer à travers les univers parallèles que les religions décrivent. Qu’y trouveront-ils ? Nils arrivera t-il à “boucler la boucle”, restaurer l’équilibre entre le monde spirituel (les déesses, les élémentaires) et le monde matériel ? C’est toutes ses questions qui trouvent un dénouement dans cet ultime épisode.
Le deuxième tome, tout de bruit et de fureur, m’avait fort impressionné par sa densité, sans parler de son graphisme. De nouveau, les événements s’enchaînent, souvent avec des fins dramatiques, et Jérôme en conteur habile, s’est ménagé des portes de sortie.. Pas de spoils, mais sachez que la fin est plus complexe que vous pourriez le supposer.
Avec Nils, Jérôme fait le lien entre mythologie scandinave et écologie façon Miyazaki. L’univers est complexe et ne s’apprivoise pas immédiatement. Pour moi, c’est un signe d’une grande BD. Les thèmes abordés sont universels (univers parallèles, la relation entre les dieux et les hommes, le personnage christique), vous parleront certainement, mais Jérôme ne construit un récit trop évident. Comme j’aime le répéter, tout ne doit pas être expliqué… Vous comprendrez où Jérôme et Antoine désirent vous embarquer, mais le voyage sera chahuté et vous demandera certainement un peu de réflexion…
Côté dessin, c’est juste SU-BLI-ME. Le trait réaliste d’Antoine Carrion est sobre et élégant, mais surtout, il est magnifié par une mise-en-lumière et des matières numériques absolument délirantes. C’est MA-GI-QUE !
C’est ça aussi, le bonheur de lire un album de Jérôme Hamon. Ce diable de scénariste s’entoure de dessinateurs d’exception.
Alors, envie de dépaysement, d’aventure, d’action et de réflexion sur notre monde et notre relation à la nature ? Tout ça dans une trilogie ? Courrez acheter NILS !
Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Stephie, cette semaine.