Editions du Chat noir
Collection Griffe sombre
368 pages
Paru en 2018
#ISBN:9782375680897
Quatrième de couv’ :
La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu’elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs.
Elle l’enleva.
Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d’amour et de nuit qui traverserait les siècles.
Mon avis :
Après Effroyable Porcelaine, j’avais hâte de retenter un livre de Vincent Tassy dans la catégorie adulte et son petit dernier fait partie de la sélection du PLIB2019 :
- L’intrigue :
L’histoire se déroule sur quatre siècles des années 1600 à nos jours mais avec une petite anecdote historique à la fin. C’est un roman difficile à cerner…on parle de temps qui passe dans la fadeur la plus totale, des personnages attendant la mort, ne vivant pas leur vie et d’amour toxique, de vie passée à fantasmer la vie…et de folie.
- Les personnages :
Epoque 1691 : Athalie de Roselande, celle par qui tout commence, qui veut oublier sa solitude en enlevant un garçon aux cheveux blancs, Adriel. Adriel n’a plus de mémoire et est obéissant envers Athalie, en même temps il n’a pas vraiment le choix sinon des sévices s’en suivent, la rébellion l’enjoint à fuir Athalie et cette fuite durera plusieurs siècles, ce personnage est le lien qui va transcender toutes les histoires. Athalie est complètement folle avec des discours abscons mais c’est en connaissant son histoire que je l’ai finalement apprécié.
Epoque 1856 : Egmont d’Orméville vient d’une famille désargentée, il a le titre sans l’argent, son père arrange un mariage avec l’héritière des Lormont, Carolina. Egmont est dévasté, il a déjà trouvé l’amour de sa vie, Léopold, mais dans une société d’apparence il devra se soumettre à la volonté des autres. C’est clairement le personnage que j’ai le plus aimé suivre, le seul vibrant de vie autant que de désespoir, le héros d’une tragédie romantique. Carolina est aussi insipide que toute fille de bonne famille doit l’être, on a un peu pitié d’elle au début, nous lecteurs savons qu’elle a perdu d’avance et n’a rien à espérer d’une telle relation.
Il y avait toujours de la brume dans les rêves d’Egmont. Des plaines entières de brume, des vallées, des forêts, où il pouvait se cacher avec Léopold. Brumeux, dit-on d’un souvenir qui s’efface. C’était le rêve d’Egmont. Être oublié, avec Léopold. Que plus personne ne se préoccupe de leur existence.
De nos jours : Rachel est l’incarnation de la vivante qui vit comme morte, une tragédie l’a brisée et depuis elle se contente de respirer, de paraitre la plus pâle, la plus incolore, la plus impalpable possible. Elle a gagné un jeu-concours, une place d’opéra pour aller écouter chanter Cléopâtre dont elle est fan. La deuxième protagoniste est Parascève, directrice de la collection Sissi dans la maison d’édition Chancellor spécialisée dans les romans d’amour. Si vous avez suivi les déballages des partenaires sur les réseaux sociaux, c’est avec ce personnage que le private joue prend tout son sens ^^
- Le style :
Avec Effroyable porcelaine on avait déjà un aperçu de la plume travaillée de l’auteur mais a un niveau compréhensible pour un enfant de la tranche d’âge visée par la collection Chatons hantés. Dans la catégorie adulte, le niveau augmente fortement. La folie d’Athalie enrobée dans un style littéraire de haute volée m’a rendu la lecture peu fluide avec des passages abscons mais c’est pourtant dans son histoire vers la fin du livre que ce personnage se révèle à notre portée. Le côté gothique romantique est exploité à fond, si le moral n’y est pas vous risquez de plonger dans le spleen des personnages.
En bref, cette lecture a été difficile et atypique, j’aime la plume de Vincent Tassy, le personnage hyper touchant d’Egmont, mais je suis totalement incapable de dire si j’ai aimé ou non cette lecture, une chose est sûre, un roman sur le vide, le non sens de la vie, c’est perturbant ^^ mais ça parle également d’amour, le rêve d’amour, l’amour toxique, l’amour fou.
Bonne lecture !